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Livre numérique

Les écarts du cinéma


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2011
  • Notes
    • On rencontre souvent la notion d’ « écart » chez Rancière, toujours soucieux de « faire du deux avec de l’un ». Appliqué au cinéma, l’écart porte aussi bien sur la nature de la cinéphilie, qui lie le culte de l’art et la démocratie des divertissements, sur le rapport compliqué entre cinéma et politique, ou encore sur l’unité même de cet art, forme d’émotion ou vision du monde. Peut-être faut-il se demander « si le cinéma n’existe pas justement sous la forme de ce système d’écarts irréductibles entre des choses qui portent le même nom sans être des membres d’un même corps ». C’est à partir de questions de cet ordre que Rancière convoque Bresson, Straub et Huillet, Pedro Costa, mais aussi Minelli et Hitchcock. Les films dont il parle, il ne les raconte pas, il ne les commente pas non plus comme ferait un journaliste - il montre ce que, sans lui, nous ne verrions sans doute pas, comme par exemple le rôle des flammes et de la fumée chez Minelli : « Feux d’artifice de Meet me in Saint Louis, flammes imaginaires au sein desquelles Manuela voit l’acteur Serafin métamorphosé en Macoco le pirate (Le Pirate), flammes « réelles » d’une voiture allemande que la Résistance fait exploser, feu de cheminée dans l’hacienda du vieux Madariagga ou foudre conjuguée de l’orage et de l’apocalypse sur le patriarche abattu (Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse). »
  • Langues
    • Français
  • ISBN
    • 9782358720229
  • Droits
    • copyrighted
  • Résultat de :
  • Quatrième de couverture
    • Le cinéma n'existe peut-être que sous la forme d'un système d'écarts entre des choses qui portent le même nom sans être membres d'un même corps. C'est le lieu matériel où l'on s'émeut au spectacle des ombres. C'est aussi le nom d'un art constitué comme tel par la passion cinéphilique qui a brouillé les frontières de l'art et du divertissement. Ce fut, un temps, l'utopie d'une écriture du mouvement, unissant le travail, l'art et la vie collective. C'est parfois encore le rêve toujours déçu d'une langue des images.

      Jacques Rancière étudie quelques formes exemplaires de ces écarts : le cinéma prend à la littérature ses fictions en effaçant ses images et sa philosophie. Il rejette le théâtre au prix d'en accomplir le rêve. Il règle le passage de l'émotion des histoires au pur plaisir de la performance ou alourdit les corps pour nous montrer la pensée à l'oeuvre. Il expose en même temps la capacité politique de tous et son propre pouvoir d'en transformer les manifestations en feux d'artifice ou en formes qui se dissipent comme des cercles à la surface de l'eau.


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