La Nouvelle-République du Centre-Ouest réserve, comme d’autres journaux, une place non négligeable aux faits-divers. Ceux concernant les femmes représentent un peu moins de 15 % des affaires mises en scène. De tels pourcentages sont identiques à ceux fournis par les statistiques, d’abord judiciaires puis policières. De 1950 à 2000, les « faits-diversiers » construisent, à destination de leurs lecteurs, trois grandes figures de la voleuse. En premier lieu, la « nécessiteuse » qui dérobe des denrées alimentaires ou des vêtements, poussée par la misère et la nécessité ; en deuxième lieu, la voleuse domestique, dominée par l’employée, qui considère souvent qu’il ne s’agit pas d’un acte répréhensible mais d’une manière de compléter des gages ou un salaire ; enfin la voleuse « sournoise » diabolisée par nombre de journalistes. Le fait divers se présente pendant un demi-siècle comme un spectacle édifiant qui participe de la construction d’un imaginaire social faisant de la voleuse sournoise l’incarnation de la délinquance la plus sombre.