"Homme blanc, j'ai pensé à toi toute la nuit ; ton palabre est bon. Quand je vais à la guerre, je brûle de la poudre, je détruis la vie de mes semblables, et je n'en retire souvent aucun profit ; si je recueille quelque chose, c'est en faisant tort à d'autres, et il est écrit dans le livre que cela n'est pas juste ; si, au contraire, je fais du commerce, je me fais du bien, je fais du bien à d'autres et je ne nuis à personne ; je dois essayer pendant un an ce que tu recommandes, et si j'obtiens de l'argent, je ne ferai plus la guerre pour me procurer des esclaves."

Cet engagement ayant valeur d'hommage, le Major Gordon Laing, explorateur anglais du Niger, le reçut directement d'Assaria-Azira, roi des Soulimas. Il s'acquittait par là même de la mission que lui avait confiée dès 1822 son gouvernement, en établissant une communication commerciale libre et non interrompue entre les Soulimas et la colonie britannique de Sierra Leone.

L'auteur révèle, en même temps que l'explorateur se livrant à une observation méthodique de l'arrière-pays Kambia et de sa population, un réel talent littéraire. Premier européen à avoir découvert et pénétré Tombouctou, dont il ne reviendra jamais, deux ans avant René Caillié, le Major Gordon Laing avait déjà, à l'occasion d'une précédente expédition, égalé son célèbre compatriote. Mungo Park, en localisant les sources du Niger.

Avec Les Mystères de la Sierra Leone, le lecteur découvre une relation de voyage fascinante, qui met en présence, sur une terre d'Afrique occidentale aux solitudes brûlantes, des peuples d'une couleur particulière, tout à la fois capables de barbarie et de la plus extrême hospitalité.