Avant d'émigrer aux Etats-Unis, à la suite de l'intérêt que suscite son projet pour le siège du Chicago Tribune, en 1923, l'architecte finlandais Eliel Saarinen (1873-1950) exerce son activité dans le Grand-Duché de Finlande, qui est sous domination russe jusqu'en 1917. Jusqu'en 1904, son activité est traditionnellement rattachée au «romantisme national». Cet ouvrage, qui s'appuie sur une périodisation nouvelle tirée de l'histoire politique, propose une approche critique de l'influence de la question nationale sur l'œuvre de Saarinen de 1898 à 1909. L'auteur met en œuvre, par une méthodologie adaptée au champ de l'histoire de l'architecture, la théorie de la réception développée par Hans Robert Jauss dans le champ de l'histoire de la littérature. Le champ de l'histoire des idées et des événements politiques, celui de l'histoire culturelle, éclairent le traitement de la question nationale en architecture. Cette méthodologie, appuyée sur un corpus de textes critiques, permet de mettre au jour des interprétations nouvelles des œuvres maîtresses de Saarinen : Pavillon finlandais à l'Exposition universelle internationale de Paris (1900), manoirs privés, architecture commerciale, projets pour la gare de Helsinki (1904-1909), projet pour le palais de la Paix à La Haye (1906), projet pour le Parlement finlandais (1908).