Par noblesse nantaise, il faut entendre les nobles de la Loire-Inférieure, un titre plus éloquent pour évoquer des notables du département. Un titre qui, au demeurant, rend compte d'une réalité géographique, puisque les nobles partagent leur temps entre leur résidence nantaise et leur château à la campagne.

Au XIX^e siècle, notamment dans l'Ouest, la noblesse constitue une indéniable puissance sociale. Bien sûr, elle se différencie de la noblesse d'Ancien Régime (plus de 400 familles) : l'émigration ou l'extinction de certains lignages, et l'anoblissement (174 de 1808 à 1830) des nouvelles «élites» locales, l'ont revivifiée.

Quelle que soit l'origine, voire la «qualité» de leur noblesse, les aristocrates du XIX^e siècle sont d'abord des propriétaires fonciers qui exercent une influence majeure sur la communauté villageoise. Ils jouent un grand rôle dans la vie politique départementale (en 1830, 70 % des conseillers généraux sont des nobles), et se retrouvent souvent en première ligne dans les conflits politico-religieux de la fin du siècle. Attachés à la tradition, ils défendent plutôt des idées conservatrices. En revanche, sur le terrain agricole, ce sont des hommes de progrès qui innovent et agissent en osmose avec «leurs» paysans.

Noblesse oblige, ils embrassent fréquemment la carrière des armes. Humanistes, ils font partie des pionniers du catholicisme social ; l'on compte d'ailleurs parmi eux nombre de mécènes et de bienfaiteurs. On les voit également apparaître dans la vie économique et donner le jour à une «noblesse d'affaires».

Certains se distinguent dans les arts et les lettres, mais, dans le domaine culturel, le pouvoir de la noblesse est moins manifeste.

Fruit de longues investigations dans le passé des familles aristocratiques de Nantes et du département, cet ouvrage présente un large panorama de la noblesse bretonne au XIX^e siècle.