Cette première étude occidentale sur l'Ecole artistique de Vitebsk - aujourd'hui en Biélorussie et dont Marc Chagall fut l'un des maîtres - nous révèle les dimensions multiples de ce lieu privilégié pour l'époque. A la fois lieu d'apprentissage, de maturation, de liberté de création, d'engagement révolutionnaire.

Outre le fait de constituer l'un des foyers les plus actifs de l'avant-garde russe entre 1918 et 1922, ce fut un point de ralliement pour nombre d'artistes d'origine juive. Ainsi : Pen et Ioudovine pour la peinture réaliste ; Malévitch, Ermolaeva, Lissitsky pour les avant-gardistes ; le singulier Chagall ; etc. Les artistes juifs y sont tiraillés entre leur volonté de créer un «art juif» et leur aspiration à participer du courant universel et «révolutionnaire».

L'enthousiasme, l'énergie, la passion, le talent, se côtoyaient assurément à Vitebsk, permettant l'éclosion du «genre juif», du «suprématisme», de l'art-propagande, de l'agit-prop, des proounes, des arts graphiques...