Allahou Akbar. Depuis quatorze siècles résonne pour la prière et la guerre l'affirmation capitale de l'islam: Dieu est le plus grand.

Dès l'origine les orientations coraniques, les expéditions et les pactes du Prophète ont exalté les vertus sacrificielles des combattants, annoncé leurs récompenses célestes aux martyrs et condamné les dérives éthiques.

Issus des batailles de l'Arabie anté-islamique, les modes de combats arabo-musulmans ont été forgés par les dynasties califales dans leurs confrontations avec leurs puissants adversaires: Perses, Byzantins, Mongols, Croisés, et, dans leurs luttes contre les mouvements hétérodoxes en révolte populaire ou sociale.

Au fil des siècles, historiens (Ibn Khaldun) et théologiens-juristes (Ibn Taïmiya), mystiques (Al Hallaj, Ghazali) et philosophes (Averroès), politiques et émirs de guerre ont défini le sort des alliés et des vaincus, ont poursuivi leurs constructions géopolitiques.

Le jihâd n'a pas endigué les conquêtes coloniales, et les guerres de libération se sont lors fondées sur des idéologies nouvelles: anti-impérialisme mondialiste, rénovation de l'identité arabe, nationalisme des peuples et des États. Les luttes de classes de type socialiste et les tactiques de guerre subversive, en affirmant les concepts de neutralisme et de révolution (thavra), ont provoqué une renaissance islamique invoquant un jihâd guerrier.

Reliant ou opposant les penseurs classiques sunnites ou chîlîtes aux acteurs contemporains (depuis Abd el-Kader... Nasser, Khomeiny, Arafat, Kadhafi), cette anthologie offre un vaste panorama historique et culturel et confronte les anciens principes du combat sacré dans la voie de Dieu aux actuelles transgressions révélatrices de la crise des peuples arabes face à leurs propres contradictions et à l'Occident.