Loin de chercher à ajouter une nouvelle pièce à l'histoire des femmes ou de prétendre imaginer une «histoire des intellectuelles», cet ouvrage tente de susciter des interrogations inédites, de changer d'angle de vue en introduisant la problématique du «genre» en histoire des intellectuels.

Ainsi l'ouvrage s'organise autour de trois séries de questions. Une première partie, remontant à la Renaissance et s'essayant à la longue durée, tend à faire bouger une chronologie qui fait de l'affaire Dreyfus l'acte de naissance des intellectuels. Une seconde partie se centre, non sur la place des femmes et son évolution dans les professions intellectuelles, mais sur les relations complexes entre ces identités intellectuelles et leurs représentations, sur ces «états de femmes» particulièrement étudiés à propos des écrivains. Une troisième partie s'interroge sur la spécificité de l'engagement politique et social des intellectuelles, sur l'existence de champs privilégiés ou de formes particulières à leur action, sur les liens idéologiques avec le féminisme, mais aussi le pacifisme ou le socialisme.

Diversité des disciplines, diversité des approches, confrontations productives : en faisant surgir quelques questions inédites, ce livre est aussi, très volontairement, lieu de controverses, point de rencontre entre postures scientifiques et même militantes.