L'ouvrage vise à décloisonner les recherches menées sur les partis politiques dans les pays d'Europe centrale et orientale.

Le décloisonnement doit en premier lieu être envisagé sur un registre analytique : selon une vision commune, les formations constituées d'Europe centrale et orientale présentent un caractère superficiel. Les appareils politiques nationaux sont décrits comme des entités closes et autosuffisantes, privées de racines profondes dans la société et dépourvues de ramifications véritables au delà des frontières. Un doigt accusateur est alors pointé vers l'héritage de la période communiste, décrit comme une scorie perturbatrice qui empêche les partis politiques de bien accorder les niveaux de représentation. Les études ici réunies mettent en question cette prémisse et révèlent le caractère dynamique des structures léguées par le passé. L'éclairage est porté sur les liens établis entre différentes logiques de représentation au niveau national ainsi que sur l'insertion des partis politiques dans des dynamiques supranationale et infranationale.

Un décloisonnement doit en second lieu être recherché sur un registre théorique : un dialogue peut être entretenu entre les modèles explicatifs utilisés en Europe occidentale et les analyses consacrées aux pays issus du bloc communiste. Des enrichissements réciproques sont à attendre. Une fois retravaillées et adaptées aux particularités du terrain, les théories disponibles doivent permettre d'échapper aux analyses purement factuelles. En retour, les amendements introduits peuvent aider à perfectionner et à mettre en perspective les clés de lecture occidentales.