La séparation des pouvoirs oeuvre jurisprudentielle
Sur la construction de l'État de droit postcommuniste
Xavier Boissy
Bruylant Bruxelles 2003
Préface
9
Introduction
17
I. - Le juge constitutionnel dans la relève des systèmes
17
II. - Quelle séparation des pouvoirs dans le
constitutionnalisme occidental ?
23
III. - Quelle actualité de la séparation des pouvoirs ?
33
IV. - Quelle démarche analytique du principede la
séparation des pouvoirs ?
36
V. - Quelle séparation des pouvoirs maintenant, dans le
postcommunisme ?
40
Première partie
L'identification des pouvoirs concurrents
la mise en place des postulats normatifs
47
Chapitre premier
La reconnaissance progressive de la normativité du principe
de séparation des pouvoirs
53
Section première. - L'ambiguïté des énoncés constitutionnels
relatifs au principe de séparation des pouvoirs
55
I. - Les facteurs internes ayant contribué à la reconnaissance du
principe juridique de la séparation des pouvoirs58
A. - La rétrospective des fondements idéologiques du rejet de la
séparation des pouvoirs59
1. - L'analyse critique de la séparation des pouvoirs dans la doctrine politique
des pères fondateurs du communisme59
2. - Le perfectionnement de l'opposition à toutes formes de séparation des
pouvoirs64
B. - L'influence décisive de la doctrine constitutionnelle dans
l'énonciation de la séparation des pouvoirs68
1. - La doctrine hongroise de la séparation des pouvoirs, en particulier69
2. - La doctrine postcommuniste de la séparation des pouvoirs, en général73
II. - Les facteurs externes ayant contribué à la normativité du principe
de séparation des pouvoirs76
A. - Les programmes du Conseil de l'Europe participant à la
diffusion de la séparation des pouvoirs77
B. - L'expertise du Conseil de l'Europe en matière de séparation des
pouvoirs81
1. - Le contenu de la séparation des pouvoirs selon les organes Conseil de
l'Europe82
2. - Les difficultés à mettre en oeuvre les recommandations du Conseil de
l'Europe87
a. - La souplesse des critères retenus pour les anciennes démocraties
populaires87
b. - L'exigence de rigueur à l'encontre des pays issus de l'ex-U.R.S.S.90
III. - L'affirmation formelle du principe de séparation des pouvoirs
dans les nouvelles constitutions93
A. - L'énonciation plurielle du principe dans les nouvelles
constitutions96
B. - Le déséquilibre induit par le compromis négocié sur
l'organisation des pouvoirs99
Section seconde. - La formalisation du principe de séparation des
pouvoirs dans la jurisprudence des cours
108
I. - La proclamation de l'indépendance réciproque des organes
gouvernants : le législatif et l'exécutif109
A. - La séparation des pouvoirs implique certains chevauchements
fonctionnels nécessaires109
B. - La séparation des pouvoirs interdit les empiètements
inconstitutionnels déstabilisants115
C. - Le problème plus global de l'interprétation de la Constitution
sous l'angle de la séparation des pouvoirs116
II. - Vers la consolidation de l'indépendance des organes
juridictionnels120
A. - Le principe du respect de l'indépendance des cours120
1. - La formalisation du principe de l'indépendance de la justice121
2. - Le respect du principe d'indépendance de la justice122
a. - L'encadrement du pouvoir de sanction des autorités administratives123
b. - L'encadrement des dérogations à l'autorité de chose jugée du
pouvoir juridictionnel127
i. - La nécessaire précision des conditions du recours aux
validations législatives128
ii. - L'impossibilité croissante de remise en cause des
décisions des juges constitutionnels130
B. - L'émergence, grâce aux cours constitutionnelles, d'un juge de
l'administration134
1. - La reconnaissance du principe constitutionnel de l'indépendance de la
juridiction administrative137
2. - L'exercice par les cours constitutionnelles d'une partie de la compétence
des juridictions administratives139
Chapitre second
Le juge est partie «à part entière» du jeu de la séparation
141
Section première. - La définition d'un modèle crédible
d'indépendance du pouvoir judiciaire
143
I. - La complexité des modes de désignation des juges144
A. - La levée de l'instrumentalisation du juge145
1. - Un modèle en rupture avec le système antérieur145
a. - L'organisation de la justice soviétique, comme contre-modèle de
référence pour les nouveaux systèmes juridictionnels postcommunistes146
b. - Les défis de l'organisation juridictionnelle postcommuniste150
c. - La notion d'indépendance judiciaire au sens du Conseil de l'Europe152
2. - La modernisation des techniques de recrutement des juges156
a. - La définition des autorités appelées à désigner les juges157
i. - L'absence de critères homogènes dans la construction
de l'indépendance des juges158
ii. - La convergence des principes jurisprudentiels visant à
affirmer l'indépendance des juges164
b. - L'importance attachée à la qualité professionnelle des magistrats169
B. - La revalorisation du statut des juges171
1. - L'inamovibilité des juges172
2. - L'irrévocabilité des juges174
a. - Le droit à l'irrévocabilité est un droit constitutionnellement garanti175
b. - Le jugement du passé à la lumière du principe de l'indépendance du
pouvoir judiciaire176
II. - Vers l'amélioration des moyens de l'indépendance
du pouvoir judiciaire181
A. - Le renforcement de l'indépendance organique du pouvoir
juridictionnel181
1. - L'indépendance statutaire du pouvoir judiciaire182
2. - L'indépendance statutaire des cours constitutionnelles187
B. - L'augmentation significative des moyens destinés au
fonctionnement de la justice191
Section seconde. - La mise en place d'un système légitime de
collaboration avec le pouvoir judiciaire
193
I. - Sur la base du principe de l'autonomie statutaire : le rappel de la
règle du non-empiètement193
A. - La non immixtion du pouvoir exécutif dans la compétence
du pouvoir judiciaire194
1. - La sanction des atteintes au fonctionnement régulier des institutions
judiciaires194
2. - L'impossibilité pour le pouvoir exécutif de se substituer au pouvoir
judiciaire196
B. - Le principe de la non immixtion du pouvoir législatif dans
l'activité du pouvoir judiciaire198
C. - Les conflits au sein du pouvoir juridictionnel199
II. - La possibilité encadrée de collaboration de l'exécutif avec le
pouvoir judiciaire202
A. - Un principe de collaboration envisagé par certaines cours
constitutionnelles203
B. - Un contrôle attentif sur les compétences des procureurs205
1. - La délimitation plus rigoureuse des compétences entre les procureurs et
le pouvoir exécutif208
2. - L'interprétation plus souple du lien de subordination unissant les
procureurs au pouvoir exécutif210
Conclusion de la première partie
213
Deuxième partie
La consolidation de la séparation des pouvoirs
les rapports entre les pouvoirs gouvernants
217
Chapitre premier
La définition des organes participant à la formation
de la loi
225
Section première. - La consécration du rôle des acteurs de la
compétence législative
227
I. - La compétence des secondes chambres dans le processus législatif227
A. - Le rôle dévolu aux secondes chambres postcommunistes dans
le processus législatif229
B. - La protection équivoque par les cours constitutionnelles du
rôle des sénats postcommunistes235
1. - La reconnaissance empirique du rôle institutionnel «complémentaire»
des Sénats postcommunistes236
a. - La protection des pluralismes par les sénats postcommunistes236
b. - Les ambiguïtés possibles de certaines décisions des cours : l'exemple
de la Roumanie238
2. - Un contentieux constitutionnel de la répartition des compétences favorable
à la Chambre basse239
a. - La primauté largement laissée à la première Chambre239
b. - La reconnaissance progressive du bicamérisme égalitaire par la
jurisprudence constitutionnelle roumaine242
II. - La compétence de l'organe exécutif dans le processus législatif243
A. - L'initiative législative de l'exécutif245
1. - Un droit exercé dans la sphère des compétences législatives245
2. - Un droit d'initiative étroitement contrôlé par les cours constitutionnelles247
a. - L'initiative législative du chef de l'État248
b. - L'initiative du Gouvernement248
c. - L'initiative marginale de certaines institutions publiques251
B. - Le droit de veto du chef de l'État252
1. - Les précisions apportées au droit de veto253
2. - La protection du droit de veto du chef de l'État257
a. - Les contestations parlementaires du droit de veto présidentiel257
b. - L'extension du droit de veto présidentiel260
Section seconde. - La multiplication des sources de la compétence
législative
261
I. - La participation du peuple à l'exercice de la fonction législative262
A. - La complexité de la procédure référendaire263
1. - L'instrumentalisation du référendum d'initiative populaire265
2. - Le statut en devenir du référendum par rapport au système représentatif269
B. - Les rééquilibrages hésitants de la procédure référendaire272
1. - Le contrôle rigoureux des mécanisme mettant en oeuvre la technologie
référendaire273
2. - L'activisme des cours en matière référendaire278
II. - La participation pondérée des cours constitutionnelles à la
compétence législative281
A. - L'encadrement prudent de la procédure du contrôle a priori
des actes normatifs283
B. - Les possibilités amoindries pour les chefs d'État de saisir les
cours constitutionnelles d'un contrôle a priori288
Chapitre second
Le contrôle étroit du respect de l'ordonnancement des
normes juridiques
291
Section première. - La délimitation de la compétence législative et
réglementaire
293
I. - L'affirmation progressive d'une séparation des compétences
législative et exécutive294
A. - La progression empirique de la soumission juridictionnelle des
organes du pouvoir au respect de la frontière entre la loi et le
règlement295
1. - L'interprétation initiale du droit confortait la confusion des organes
législatifs et exécutifs297
2. - La venue progressive à l'idée du contrôle des normes dans les systèmes
constitutionnels socialistes299
a. - Le contrôle politique des actes normatifs299
b. - Les premières cours constitutionnelles cristallisent un compromis sur
la possibilité de contrôler certaines normes302
B. - Les premières jurisprudences des cours constitutionnelles
esquissent, déjà, la frontière entre un domaine de la loi et du
règlement306
II. - La délimitation jurisprudentielle des domaines constitutionnels de
la loi et du règlement310
A. - L'identification empirique des titulaires du pouvoir
réglementaire311
1. - Un pouvoir réglementaire largement diversifié312
a. - L'empirisme des solutions des cours constitutionnelles312
b. - Le fractionnement du pouvoir exécutif314
2. - Un pouvoir réglementaire strictement encadré315
a. - La délimitation des missions des titulaires du pouvoir réglementaire316
b. - La possibilité d'une marge d'appréciation dans la mise en oeuvre de
la loi318
B. - La défense des prérogatives du Parlement dans la procédure
budgétaire et financière324
1. - Le contrôle des principes fondamentaux des finances publiques325
a. - L'interprétation du principe de légalité de l'impôt comme fondement
des décisions des cours326
b. - Le contrôle des règles de procédure budgétaire et financière328
2. - Le rôle supplétif des cours constitutionnelles en matière de contrôle
financier330
a. - Le contrôle des cours dans le domaine des délégations législatives en
matière financière331
b. - Le contrôle des cours sur les règles de budgétisation du pouvoir
judiciaire332
3. - L'adaptation de la décision des juges aux contraintes de la transition333
Section seconde. - Les interférences nécessaires dans la séparation
des compétences législative et exécutive
335
I. - Les dérogations à l'exclusivité de la compétence législative336
A. - Les délégations législatives, sources de confusion entre les
pouvoirs337
1. - La définition de la procédure des délégations législatives338
2. - Le contrôle renforcé des délégations législatives dans le domaine des droits
et libertés fondamentaux342
B. - Un pouvoir réglementaire autonome en formation346
1. - Les difficultés d'affirmation d'un pouvoir réglementaire autonome348
a. - Des solutions jurisprudentielles encore hésitantes348
b. - La compétence réglementaire autonome «spéciale» du Haut
Représentant en Bosnie-Herzégovine350
2. - L'adoption de mesures d'urgence351
II. - les habilitations normatives du chef de l'État354
A. - La protection engagée des compétences propres des chefs
d'États postcommunistes356
1. - Des pouvoirs normatifs variables en fonction de l'approche retenue de la
séparation des pouvoirs357
2. - La reconnaissance hésitante du statut prééminent du chef de l'État360
B. - La préservation des compétences existantes du chef de l'État362
1. - L'intensification du contentieux constitutionnel de la fonction
présidentielle362
2. - L'encadrement de l'activité normative du chef de l'État365
a. - Des décisions d'inconstitutionnalité relativement nombreuses à
l'encontre du pouvoir réglementaire du chef de l'État366
b. - L'intervention plus active des cours contre la personne du chef de
l'État369
Conclusion de la seconde partie
373
Troisième partie
L'approfondissement du système de la séparation des
pouvoirs
Les perspectives sur les développements modernes
de l'idée
377
Chapitre premier
La réciprocité comme idée directrice du rapport des pouvoirs
381
Section première. - L'aménagement des moyens d'actions
réciproques entre les pouvoirs
382
I. - L'enracinement de l'exécutif par la contestation continue de sa
légitimité383
A. - La diversité des manifestations de la confiance du législatif
envers l'exécutif384
1. - Le préalable nécessaire : la confiance lors de l'investiture du Gouvernement385
a. - L'encadrement procédural de la question de confiance386
b. - La limitation de la puissance de la Saeima par la jurisprudence de
la Cour constitutionnelle lettonne389
2. - Les manifestations de la responsabilité du Gouvernement lors de l'exercice
de ses fonctions392
a. - Les actes du Gouvernement pouvant entraîner la mise en jeu de la
responsabilité du Gouvernement392
b. - L'encadrement de la motion de censure393
B. - Les possibilités restreintes de cessation des fonctions du chef
de l'État395
1. - Les hypothèses envisagées de suspension des fonctions du chef de l'État395
2. - L'empêchement du chef de l'État399
II. - La mise en cause de la majorité en place401
A. - La définition nécessaire du cadre juridique du droit de
dissolution402
B. - La réglementation ambiguë des techniques de dissolution405
1. - Les ambiguïtés quant aux autorités mettant en oeuvre la dissolution406
2. - Les ambiguïtés quant aux délais encadrant la dissolution407
Section seconde. - L'aménagement des techniques concourant à la
production des normes
408
I. - Les cours constitutionnelles ont rehaussé le prestige de la
procédure législative ordinaire409
A. - La prééminence du Parlement comme facteur de stabilisation
du pouvoir409
1. - Les parlements, acteurs majeurs de la transition411
2. - L'importance accordée aux conditions de quorum412
B. - La qualité de la procédure parlementaire comme facteur de
protection de la séparation des pouvoirs414
1. - Le renforcement du caractère technique de la loi415
a. - Le respect du droit parlementaire, inducteur de sécurité juridique416
b. - Le rôle central accordé à la loi, stabilisatrice des institutions de
l'État postcommuniste419
2. - Le contrôle attentif du contenu de la loi : l'exemple des droits et libertés
fondamentaux422
a. - L'exclusivité de la compétence du législateur en matière de droits
fondamentaux424
b. - La conciliation des droits fondamentaux avec les contraintes de la
transition428
II. - Le délicat contrôle des procédures touchant à l'exercice de la
souveraineté432
A. - Le contrôle des opérations du pouvoir constituant dérivé433
B. - Les limites intrinsèques de l'action du pouvoir constituant
dérivé437
III. - La mise en oeuvre des pouvoirs d'urgence sous le contrôle des
cours constitutionnelles440
A. - Une compétence prévue dans de nombreuses constitutions441
B. - La particulière attention des cours dans les conditions de mise
en oeuvre des pouvoirs d'urgence442
1. - Les conditions de la mise en oeuvre des pouvoirs d'urgence ont conduit à des
conflits d'interprétation443
2. - L'ambiguïté du juge constitutionnel russe dans le dossier tchétchène444
Chapitre second
De la séparation des pouvoirs aux pluralismes politiques
449
Section première. - La séparation des pouvoirs gouvernemental et
oppositionnel
452
I. - Les instruments de la préservation de la minorité oppositionnelle453
A. - La protection de la formation de l'opposition parlementaire455
1. - Le contentieux parlementaire induit l'intériorisation de l'alternance
politique457
a. - Les règles tendant à imposer aux parlements le respect de leur
règlement intérieur457
b. - Les règles à respecter en matière de libre formation des groupes
parlementaires459
2. - Le contentieux électoral encourage la formation d'un système de partis462
a. - La cristallisation de grands principes du contentieux électoral pour
induire un sens électoral à l'Est466
i. - Les cours constitutionnelles ont précisé le sens et
l'utilité des lois électorales467
ii. - La possibilité de limiter l'existence des formations
politiques474
b. - La revalorisation du statut du chef de l'État par la contestation
de son élection479
B. - Les contrôles de l'opposition sous le regard des cours483
1. - L'encadrement de la formation des commissions parlementaires484
2. - La saisine du juge constitutionnel déplace légèrement les équilibres
institutionnels487
II. - Les limites au contrôle des cours492
A. - La reconversion ambiguë des élites politiques au dogme de la
séparation des pouvoirs493
1. - La venue hésitante de la classe politique à la référence de la séparation
des pouvoirs494
2. - L'usage par la classe politique d'un discours équivoque sur la séparation
des pouvoirs497
B. - La critique de l'engagement des cours500
1. - La critique de l'engagement politique des cours501
2. - Les incertitudes tenant à l'autorité réelle des cours constitutionnelles508
Section seconde. - La prise en compte des fonctions des
nouveaux pouvoirs»
513
I. - Le droit à l'information opposé aux pouvoirs
d'État515
II. - L'enracinement de la séparation des pouvoirs par les
prolongements de la garantie des droits519
1. - Le recours aux droits et libertés fondamentaux traduit une stratégie
d'enracinement indirect de la séparation des pouvoirs521
2. - La logique du développement des systèmes postcommunistes implique la
nécessaire prise de conscience du rôle des institutions politiques525
Conclusion de la troisième partie
533
Conclusion générale
537
Bibliographie
543
Index alphabétique
613
Index onomastique
619
Index jurisprudentiel
623
Table des matières
639