Au Québec, d'ici 2031, le nombre d'aînés augmentera de plus d'un million alors que le bassin de travailleurs potentiels diminuera de 500 000. Ce n'est pas de la météo, ce sont les données de l'Institut de la statistique du Québec. Avec moins de bras au travail, l'économie et, dans son sillage, les revenus de l'État progresseront plus lentement. À l'inverse, avec deux fois plus d'aînés, les dépenses de santé prendront l'ascenseur. Puissant défi : comment l'État québécois doit-il affronter l'impasse financière qui le guette déjà ? Et comment pourra-t-il le faire avec toute l'équité requise envers les futures générations? Les auteurs de ce petit livre commencent par décrire sans fard le choc démographique et ses conséquences appréhendées pour l'économie et les finances de l'État. Sans alarmisme, mais sans complaisance non plus, ils s'efforcent ensuite de construire une projection « raisonnable » de l'évolution des finances publiques du Québec d'ici 2051. Deux résultats s'ensuivent. D'abord, la santé accapare une part toujours croissante des dépenses de l'État, ensuite un déficit budgétaire annuel apparaît à partir de 2013 et s'accroît continuellement jusqu'en 2051. Les chercheurs proposent alors un éventail de mesures qui visent, d'une part, à diminuer la facture démographique et, d'autre part, à partager ce qui en restera équitablement entre les générations. Le Fonds des générations pourrait y jouer un rôle crucial. Le problème du développement durable des finances publiques est ainsi posé : comment, malgré le choc démographique à venir, assurer le bien-être des générations actuelles sans compromettre celui des générations futures ? Comment éviter à nos enfants d'avoir à assumer des déficits chroniques ? Sommes-nous prêts à les aider financièrement ? Si oui, où prendre l'argent ? Les auteurs collaborent aux travaux de recherche de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke. Leurs publications récentes ont porté sur le vieillissement de la population, le fardeau fiscal des sociétés et le dosage des impôts.