L'oeuvre de Romano Guardini est connue. Il a développé une pensée sociale, théologique, spirituelle qui a fait de nombreux disciples. Des livres comme Le Seigneur ou La Messe sont extrêmement connus, tout comme ses études sur les symboles chrétiens.

Romano Guardini a aussi été un des piliers et des animateurs les plus éclairés du Mouvement liturgique du début du XX^e siècle. Le père Debuyst n'hésite pas à dire que Guardini donnera à ce mouvement «le meilleur de lui-même pendant les vingt années les plus fécondes de sa vie», comme animateur d'un mouvement de jeunesse d'abord puis comme professeur dans les universités de Berlin, Tübingen ou Munich.

Inséparablement universitaire et pasteur, Romano Guardini est l'un de ceux qui ont le plus porté l'inspiration et l'orientation fondamentalement pastorale de la réforme liturgique ordonnée par le second concile du Vatican. Proche en cela des orientations d'un dom Lambert Bauduin et de l'esprit de l'abbaye de Beuron.

Il faut encore ajouter que R. Guardini fait partie des références de l'actuel pontife romain.

Le père Debuyst a passé sa vie à étudier l'oeuvre de Guardini sur laquelle peu ou pas de synthèse n'existe encore. Le présent ouvrage vient à point nommé à une époque de questionnement voire de remise en question de l'oeuvre liturgique de Vatican II. On y trouvera en particulier le souci ecclésiologique qui traversait tout le Mouvement liturgique.

«Dans l'oeuvre liturgique de Guardini, notent deux amis de ce grand théologien, nous trouvons deux (grandes) attitudes : essayer de "garder" ce qui est susceptible d'être gardé et doit l'être, et "changer" ce qu'une foi mûre et réfléchie demande de changer. Ce double effort obéit à un même souci, qui est de rendre témoignage au mystère même de l'Église, vrai aujourd'hui, tout aussi vrai demain.»