La hiérarchie du clergé chiite n'est pas sans rappeler celle des mages, membres de la caste sacerdotale de l'Iran ancien. Le mausolée de Mashad a à sa tête un gardien (Motavalli), assisté de plusieurs centaines de personnes. À la base, le chanteur (Rowzéhkhan) raconte, comme dans les autres grands sanctuaires, le martyre d'Ali et d'Hussein. Les plus instruits ont le titre de prédicateur (Waez). Avec un degré d'instruction supérieur, ils deviennent guide de prière (Pish Namaz), puis guide de la prière du vendredi (Imam Djamé). Les maîtres de théologie sont les « preuves de l'Islam » (Hujjat-ol Eslam). Les plus savants et les plus renommés ont le titre de « signe ou verset de Dieu » (Ayatollah), ils peuvent désigner un « grand Ayatollah » (Ayatollah Ozma). Les Ayatollah ont une triple fonction : ils enseignent, ils font autorité en matière religieuse et sont donc consultés et ils perçoivent les dons des croyants. Avant la révolution iranienne, ces dons oscillaient, selon les années, entre vingt et quarante millions de dollars.

« Après avoir réussi à titre d'étudiant, compte tenu de leurs talents et de leurs capacités intellectuelles, les Taleb devenaient témoins de l'Islam (Hujjat-ol Eslam), puis signes de Dieu (Ayatollah) et quelques-uns d'entre eux finissaient par arriver au rang de grand Ayatollah (Ayatollah Ozma). Seuls les Ayatollah éminents et plus âgés et les grands Ayatollah obtenaient normalement le statut de Marjae-é Taqlid (source). Pour ce faire, ils devaient publier sous leur nom un droit canon (Risala Amaliyeh), ils devaient également acquérir une réputation d'érudits qui se reflétait dans une série de publications et dans le nombre élevé de disciples (Muqallidun) suivant les lignes directrices de ces " sources " et leur versant une cotisation religieuse, à eux ou à leurs représentants. »