La Renaissance italienne est l'une des époques les plus passionnantes de l'histoire de la culture. Pourtant, plus la littérature s'enrichit, plus il est difficile de décrire cette période si intéressante de manière approfondie. La science s'évade vers la réflexion historique et esthétique ; l'expertise se perd dans les conflits d'opinion.

Le concept de ces deux volumes se réfère à la distinction faite par Vasari entre disegno et colore. Il joue également avec les notions « du dessin » et « de la peinture » développées par Heinrich Wölfflin, qui oppose Florence et l'Italie du centre à Venise et à l'Italie du Nord, tout en ne cessant de mettre également en évidence la perméabilité des frontières entre les unes et les autres.

Les deux volumes se fondent sur la conviction qu'en art plastique rien ne vaut le jugement porté à partir de sa propre expérience, et qu'une bonne histoire de l'art doit d'abord exprimer ce que voit l'oeil exercé. C'est la raison pour laquelle chacune des plus de mille illustrations est commentée dans le détail et analysée dans le contexte de l'oeuvre et de sa portée. Les textes veulent inciter à porter un nouveau regard et misent sur la disposition à reconstituer de grandes lignes historiques à partir des différentes facettes des oeuvres et des artistes.

Le triomphe de la couleur - De Léonard et Raphaël au Titien et au Caravage

Le triomphe de la peinture s'est produit plus tard que le triomphe du dessin. Il culmine dans des figures dont seuls quelques dessins, voire pas du tout, sont conservés, comme chez Giorgione, Titien et Caravage. Mais ce sont aussi les peintres qui font partie des plus grands dessinateurs de tous les temps qui sont à l'origine du triomphe de la couleur : Mantegna, Léonard de Vinci et Raphaël. Avec Giovanni Bellini, le Tintoret et Véronèse, ces six maîtres sont les héros de ce volume.