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La démolition des immeubles de logements sociaux : histoire urbaine d'une non-politique publique

Résumé

Présentation historico-géographique de l'évolution de la démolition en réhabilitation considérée tout d'abord comme un échec des grands ensembles et devenue par la suite une des bases du renouvellement urbain.


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2009
  • Notes
    • Bibliogr.
    • Résumés bilingues anglais-espagnol
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 487 p. ; 24 x 16 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-2-11-098207-0
  • Indice
  • Quatrième de couverture
    • La démolition des immeubles de logements sociaux est présentée aujourd'hui comme un mode d'action légal et légitime de la gestion patrimoniale d'un parc social public hérité de la politique d'aménagement des trente glorieuses et de la gestion urbaine des «cités de la politique de la ville». Cet ouvrage, issu d'une thèse soutenue en 2004, retrace l'histoire du temps long de la résistance de l'État français à transférer à l'espace public local l'arbitrage du recours à la démolition d'un patrimoine public à vocation sociale, de 1975 à 2001. En réponse à des demandes de démolition, tout d'abord ponctuelles et localisées, puis de plus en plus nombreuses et diversifiées, l'État va opposer jusqu'en 1988 à cet impensable de la démolition le référentiel réparateur d'une politique de réhabilitation généralisée à l'ensemble du parc social. Le développement des politiques urbaines et de l'expertise locale le conduira à reconnaître à la démolition une première légitimité administrativement encadrée en 1996 dans le cadre des projets urbains. L'usage en sera banalisé en 2001 au nom du renouvellement urbain et de la reconnaissance des limites de la politique de la ville à réduire les phénomènes de ségrégation socio-spatiale contraires à l'idéal républicain de la ville égalitaire. Cette «histoire d'État», réalisée à l'aide de la grille d'analyse des politiques publiques et de l'approche non-décisionnelle de l'action publique, s'adosse à des récits locaux de démolitions (Beauvais, Meaux, Vénissieux, La Courneuve, Cenon, Bordeaux, Talence). Cette démarche conduit à révéler les contradictions internes des systèmes d'action concrets constitués sur ce sujet par les trois partenaires interdépendants de la mise en oeuvre de la politique du logement social, que sont l'État, les collectivités locales et les bailleurs sociaux.

      Pensé «entre scènes et coulisses», entre résistances et cessions aux réalités du terrain, l'urbanisme est considéré ici comme le produit contingent de stratégies d'acteurs aux intérêts divergents, dont le sujet de la démolition permet d'étudier les modalités de production urbaine.


  • Tables des matières
      • La démolition des immeubles de logements sociaux

      • Histoire urbaine d'une non-politique publique

      • Certu

      • Sommaire 3
      • Préface 5
      • Avant-propos 9
      • Introduction 11
      • Histoire d'une non-politique publique 13
      • Une double construction nationale et locale de la démolition comme problème public 15
      • Les ressources de l'analyse non décisionnelle et de la sociologie de l'action publique pour comprendre les modalités de la construction de la démolition en problème public 18
      • Première partie : La réhabilitation contre la démolition 1975-1988 29
      • Un système d'action ordonné selon une pensée rationnelle étatique 29
      • Une architecture «statistique» et un urbanisme de rupture 32
      • De l'héritage social à l'utopie urbaine 36
      • Chapitre 1 Émergence d'un débat : le chiffon rouge de la démolition 1975-1981 39
      • 1. Emploi du terme démolition et rejet du principe : l'État interpellé 40
      • 2. La réponse des pouvoirs publics : aide à la personne et réhabilitation du bâti 43
      • 2.1 L'État banquier : l'aide personnalisée au logement (3 janvier 1977)44
      • 2.2 Déconcentration de l'enjeu urbain : Habitat et vie sociale (6 mars 1977)49
      • 3. La fin d'une coopération positive : l'Unfohlm se construit en acteur indépendant 51
      • 3.1 Le pouvoir de créer le conflit52
      • 3.2 Les collectivités locales et les habitants comme partenaires naturels55
      • 3.2.1 La nécessité d'une alliance financière et technique56
      • 3.2.2 Des habitants clients et électeurs57
      • 3.2.3 La réhabilitation du bâti comme outil de modernisation patrimoniale59
      • 4. Les premières réhabilitations intègrent des démolitions 64
      • 4.1 La «rénovation inverse» du plateau Saint-Jean à Beauvais : la coopération locale comme condition des démolitions65
      • 4.2 La démolition impossible de la Pierre Collinet à Meaux73
      • 4.2.1 Une cité à l'abandon comme héritage75
      • 4.2.2 La gestion de l'héritage par les routines79
      • Chapitre 2 La mise en forme du problème : la réhabilitation contre la démolition 1981-1988 97
      • 1. Le «cadre de vie» giscardien comme héritage 103
      • 1.1 L'expertise des années soixante-dix : une problématique à double entrée aux arguments d'une troublante actualité105
      • Le phénomène de dégradation est d'origine sociologique ...106
      • ... et la solution de la diversification des «produits logements» sur un même site n'est pas une solution106
      • L'laurif dénonce la mise en oeuvre de la politique nationale du logement social107
      • La forme responsable pour l'Urbame108
      • 1.2 Un «espace pour la vie». La construction n'est pas l'habitat : l'habitant comme expert de son cadre de vie109
      • 1.3 «Habitat et cadre de vie» : une démolition envisageable sous couvert de rationalité budgétaire et de logique du marché112
      • 2. Des expertises sectorielles perpétuent le principe d'un système causal complexe 116
      • 2.1 La logique des constructeurs, une approche macro-économique en faveur de la démolition117
      • Démolir 300 000 logements sociaux inadaptés sur cinq ans118
      • 2.2 La voix des communistes : la démolition pour le droit à la ville123
      • 2.3 Unfohlm et direction de la Construction, un même combat pour la réhabilitation : le logement contre la ville au nom du social127
      • 2.3.1 L'engagement pour la réhabilitation du patrimoine HLM : la logique de l'Union HLM129
      • 2.3.2 Appel aux démolitions par les organismes HLM et principe de réalité en faveur des réhabilitations131
      • 2.3.3 L'opposition de la direction de la Construction à la démolition135
      • 2.4 Les professionnels du cadre de vie en quête d'urbanité : dénonciation du modèle progressiste et promotion de la ville au nom de la qualité architecturale139
      • 2.4.1 L'enjeu du traitement urbain des bâtiments par le projet architectural140
      • 2.4.2 Le logement est l'habitat145
      • 3. La réponse officielle des pouvoirs publics : la multiplication de dispositifs spatialisés 147
      • 3.1 «Ensemble, refaire la ville» : le choix de la réhabilitation149
      • 3.1.1 Unfohlm et rapport Dubedout : une coalescence des points de vue150
      • 3.1.2 Une confiance limitée dans les élus locaux152
      • 3.1.3 Réhabiliter ou détruire ?154
      • 3.2 Banlieues 89 : le paradoxe des réhabilitations lourdes156
      • 4. Les démolitions au concret : des laboratoires pour une réforme de l'action publique 161
      • 4.1 La Pierre Collinet : le DSQ, une procédure parmi d'autres165
      • La dédensification sociospatiale comme réponse politique à une situation d'enlisement patrimonial, urbain et social166
      • 4.2 Les Minguettes à Vénissieux, des vitrines pour une politique de la ville expérimentale172
      • 4.2.1 Monmousseau, vitrine de la démolition médiatique173
      • 4.2.2 Arc-en-ciel et la Damaise, vitrines des projets alternatifs178
      • La tour Arc-en-ciel, vitrine de la réhabilitation lourde180
      • La Damaise, vitrine du changement d'usage182
      • 4.2.3 Démocratie, vitrine de l'impuissance à faire la ville184
      • 4.3 La cité des 4000 de La Courneuve : la démolition symbolique par peur du changement188
      • 4.3.1 La démolition comme outil central d'un grand projet d'urbanisme190
      • 4.3.2 Le temps des réalités et des dissonances cognitives196
      • Encore et toujours la logique de la non-démolition197
      • Derrière le volontarisme du projet, les dissonances199
      • 4.3.3 La démolition comme outil d'un projet de composition urbaine205
      • Le temps, ennemi du changement et ressource des routines205
      • Le remodelage comme alternative a la démolition208
      • 4.4 L'implosion des quatre tours Palmer à Cenon : faux projet urbain, vrai projet patrimonial212
      • 4.4.1 Un projet de construction de logements sociaux partagé sur le fond214
      • L'accord sur le choix du site215
      • Des sites de développement en concurrence : le choix du développement ouest217
      • 4.4.2 Un projet de démolition partagé sur la forme220
      • Les espoirs d'un désenclavement urbain attendu223
      • 4.4.3 Un accord obtenu à l'usure225
      • Bras de fer227
      • Des études alternatives à la démolition qui en légitiment le recours228
      • Les limites de la situation non décisionnelle230
      • L'après tours Palmer : le temps du vide...232
      • Deuxième partie : La démolition au nom de la ville solidaire 1989-2001 249
      • Chapitre 1 La légitimation : le projet urbain comme cadre légitime de démolitions attendues 1989-1996 254
      • 1. L'enjeu du droit à la ville inscrit la démolition sur l'agenda de l'État 256
      • 1.1 La civilisation urbaine, un enjeu historique259
      • 1.1.1 Passer du quartier à la ville : une pensée urbaine se met en place au niveau national259
      • Les Assises de Nanterre des 20 et 21 mai 1989259
      • Les assises de Bron des 4 et 5 décembre 1990264
      • 1.1.2 Quartiers populaires ou/et quartiers comme les autres ?267
      • 1.1.3 Le projet urbain selon Christian Devillers269
      • 1.2 Le projet urbain, outil stratégique et spatial de la «réhabilitation urbaine» des grands ensembles271
      • 1.2.1 Les programmes de référence, cadres d'action de la «réhabilitation urbaine»273
      • 1.2.2 Les acteurs de la «réhabilitation urbaine»275
      • La direction de l'Architecture et de l'Urbanisme275
      • La direction de la Construction276
      • Les élus locaux277
      • L'Union nationale des fédérations d'organismes HLM279
      • 1.3 Le remodelage urbain du Quai de Rohan pose les fondations du référentiel rénovateur281
      • 2. Un univers de contradictions faiblement intégrées 289
      • 2.1 L'Unfohlm et l'urgence d'un renouvellement d'image289
      • 2.1.1 La double nécessité de l'émancipation et du partenariat290
      • 2.1.2 Les défis du chantier de «la ville à deux vitesses»291
      • La bataille de l'Unfohlm293
      • Des bailleurs soucieux et impatients294
      • 2.1.3 Le référentiel rénovateur fait désormais consensus295
      • 2.2 L'État en quête d'une expertise légitime : quand les moyennes ne font plus sens298
      • 2.2.1 Expertise du Geru en 1995 : l'évaluation des coûts financiers et sociaux de la démolition302
      • 2.2.2 Le coût complexe des démolitions306
      • 3. Les démolitions au concret : les tentations du projet urbain 313
      • 3.1 Démocratie aux Minguettes : dix tours pour rien... ?314
      • 3.1.1 Un GPS (grand projet symbolique) sort Démocratie de l'oubli316
      • 3.1.2 Un GPU (grand projet urbain) enterre Démocratie321
      • Des désengagements en cascade, des protocoles en série321
      • Des opérateurs privés inquiets et de plus en plus réticents323
      • 3.1.3 Projet urbain pour Vénissieux ou projet d'agglomération ?326
      • L'effet-retard du grand projet symbolique : le vide urbain de Démocratie330
      • 3.2 La démolition de la Lumineuse : le projet urbain comme caution332
      • 3.2.1 Un quartier populaire situé sur «l'autre bord» de la ville334
      • 3.2.2 Activisme subtil ou histoire à dormir debout ?340
      • «C'est pas moi, c'est l'autre» : le jeu du parapluie343
      • Un concours d'architectes comme caution à la démolition347
      • 3.2.3 L'héritage du «fil de l'eau»350
      • Chapitre 2 L'entrée dans le système formel de la décision publique : la démolition se banalise dans le renouvellement urbain 1996-2001 361
      • 1. La ville renouvelée entre tentation libérale et pragmatisme urbain 363
      • 1.1 Un banquier à l'origine de la notion de renouvellement urbain366
      • 1.1.1 Les leçons des GPU : une maîtrise d'ouvrage «trop» complexe369
      • 1.1.2 La Caisse des dépôts et consignations au chevet des villes et des bailleurs sociaux : une lecture financière et immobilière de la question des démolitions371
      • 1.2 Le grand ensemble : un espace concret aux règles ossifiées373
      • 1.2.1 Les données et contraintes d'une réorganisation foncière nécessaire377
      • 1.2.2 Le casse-tête parcellaire379
      • 1.3 Les bailleurs sociaux contre la tutelle de l'État381
      • 2. La démolition entre renouvellement urbain et renouvellement immobilier 389
      • 2.1 L'urgence politique du renouvellement urbain391
      • 2.2 Trois circulaires font basculer la démolition dans le droit commun397
      • 2.2.1 Les circulaires de 1998 et 2000398
      • 2.2.2 La circulaire du 15 novembre 2001 : la fin d'un cycle403
      • 3. Le renouvellement à l'épreuve du terrain : des démolitions patrimoniales et urbaines, ou pas... 408
      • 3.1 Du projet patrimonial au projet urbain : la disparition programmée de la Pierre Collinet408
      • 3.1.1 Un bailleur social isolé aux commandes : la démolition au nom de la valorisation d'un quartier social «repoussoir»410
      • 3.1.2 Une nouvelle municipalité reprend la main : la démolition au nom de la reconquête urbaine417
      • 3.1.3 Quand le terme de «rénovation urbaine» retrouve son sens historique419
      • 3.2 Le statu quo de Thouars à Talence : l'intégration urbaine d'un quartier social sous les fourches caudines d'un bailleur influent423
      • 3.2.1 L'histoire comme héritage425
      • 3.2.2 Les termes d'un jeu non coopératif431
      • 3.2.3 Le report sine die des démolitions comme mode de sortie du conflit435
      • Conclusion 443
      • Entretiens 459
      • Liste des sigles et abréviations 461

  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 913.323 BER

    Niveau 2 - Géographie, urbanisme