La démolition des immeubles de logements sociaux
Histoire urbaine d'une non-politique publique
Certu
Sommaire
3
Préface
5
Avant-propos
9
Introduction
11
Histoire d'une non-politique publique
13
Une double construction nationale et locale de la démolition
comme problème public
15
Les ressources de l'analyse non décisionnelle et de la sociologie
de l'action publique pour comprendre les modalités de la construction
de la démolition en problème public
18
Première partie :
La réhabilitation contre la démolition 1975-1988
29
Un système d'action ordonné selon une pensée rationnelle étatique
29
Une architecture «statistique» et un urbanisme de rupture
32
De l'héritage social à l'utopie urbaine
36
Chapitre 1 Émergence d'un débat :
le chiffon rouge de la démolition 1975-1981
39
1. Emploi du terme démolition et rejet du principe : l'État interpellé
40
2. La réponse des pouvoirs publics :
aide à la personne et réhabilitation du bâti
43
2.1 L'État banquier : l'aide personnalisée au logement (3 janvier 1977)44
2.2 Déconcentration de l'enjeu urbain :
Habitat et vie sociale (6 mars 1977)49
3. La fin d'une coopération positive :
l'Unfohlm se construit en acteur indépendant
51
3.1 Le pouvoir de créer le conflit52
3.2 Les collectivités locales et les habitants
comme partenaires naturels55
3.2.1 La nécessité d'une alliance financière et technique56
3.2.2 Des habitants clients et électeurs57
3.2.3 La réhabilitation du bâti comme outil de modernisation patrimoniale59
4. Les premières réhabilitations intègrent des démolitions
64
4.1 La «rénovation inverse» du plateau Saint-Jean à Beauvais :
la coopération locale comme condition des démolitions65
4.2 La démolition impossible de la Pierre Collinet à Meaux73
4.2.1 Une cité à l'abandon comme héritage75
4.2.2 La gestion de l'héritage par les routines79
Chapitre 2 La mise en forme du problème :
la réhabilitation contre la démolition 1981-1988
97
1. Le «cadre de vie» giscardien comme héritage
103
1.1 L'expertise des années soixante-dix : une problématique à double entrée aux
arguments d'une troublante actualité105
Le phénomène de dégradation est d'origine sociologique ...106
... et la solution de la diversification des «produits logements» sur un même site
n'est pas une solution106
L'laurif dénonce la mise en oeuvre de la politique nationale du logement social107
La forme responsable pour l'Urbame108
1.2 Un «espace pour la vie». La construction n'est pas l'habitat : l'habitant comme
expert de son cadre de vie109
1.3 «Habitat et cadre de vie» : une démolition envisageable
sous couvert de rationalité budgétaire et de logique du marché112
2. Des expertises sectorielles perpétuent le principe
d'un système causal complexe
116
2.1 La logique des constructeurs,
une approche macro-économique en faveur de la démolition117
Démolir 300 000 logements sociaux inadaptés sur cinq ans118
2.2 La voix des communistes : la démolition pour le droit à la ville123
2.3 Unfohlm et direction de la Construction, un même combat
pour la réhabilitation : le logement contre la ville au nom du social127
2.3.1 L'engagement pour la réhabilitation du patrimoine HLM :
la logique de l'Union HLM129
2.3.2 Appel aux démolitions par les organismes HLM
et principe de réalité en faveur des réhabilitations131
2.3.3 L'opposition de la direction de la Construction à la démolition135
2.4 Les professionnels du cadre de vie en quête d'urbanité : dénonciation du modèle
progressiste
et promotion de la ville au nom de la qualité architecturale139
2.4.1 L'enjeu du traitement urbain des bâtiments par le projet architectural140
2.4.2 Le logement est l'habitat145
3. La réponse officielle des pouvoirs publics :
la multiplication de dispositifs spatialisés
147
3.1 «Ensemble, refaire la ville» : le choix de la réhabilitation149
3.1.1 Unfohlm et rapport Dubedout : une coalescence des points de vue150
3.1.2 Une confiance limitée dans les élus locaux152
3.1.3 Réhabiliter ou détruire ?154
3.2 Banlieues 89 : le paradoxe des réhabilitations lourdes156
4. Les démolitions au concret :
des laboratoires pour une réforme de l'action publique
161
4.1 La Pierre Collinet : le DSQ, une procédure parmi d'autres165
La dédensification sociospatiale comme réponse politique à une situation d'enlisement
patrimonial, urbain et social166
4.2 Les Minguettes à Vénissieux, des vitrines
pour une politique de la ville expérimentale172
4.2.1 Monmousseau, vitrine de la démolition médiatique173
4.2.2 Arc-en-ciel et la Damaise, vitrines des projets alternatifs178
La tour Arc-en-ciel, vitrine de la réhabilitation lourde180
La Damaise, vitrine du changement d'usage182
4.2.3 Démocratie, vitrine de l'impuissance à faire la ville184
4.3 La cité des 4000 de La Courneuve :
la démolition symbolique par peur du changement188
4.3.1 La démolition comme outil central d'un grand projet d'urbanisme190
4.3.2 Le temps des réalités et des dissonances cognitives196
Encore et toujours la logique de la non-démolition197
Derrière le volontarisme du projet, les dissonances199
4.3.3 La démolition comme outil d'un projet de composition urbaine205
Le temps, ennemi du changement et ressource des routines205
Le remodelage comme alternative a la démolition208
4.4 L'implosion des quatre tours Palmer à Cenon :
faux projet urbain, vrai projet patrimonial212
4.4.1 Un projet de construction de logements sociaux partagé sur le fond214
L'accord sur le choix du site215
Des sites de développement en concurrence : le choix du développement ouest217
4.4.2 Un projet de démolition partagé sur la forme220
Les espoirs d'un désenclavement urbain attendu223
4.4.3 Un accord obtenu à l'usure225
Bras de fer227
Des études alternatives à la démolition qui en légitiment le recours228
Les limites de la situation non décisionnelle230
L'après tours Palmer : le temps du vide...232
Deuxième partie :
La démolition au nom de la ville solidaire 1989-2001
249
Chapitre 1 La légitimation :
le projet urbain comme cadre légitime de démolitions
attendues 1989-1996
254
1. L'enjeu du droit à la ville inscrit la démolition
sur l'agenda de l'État
256
1.1 La civilisation urbaine, un enjeu historique259
1.1.1 Passer du quartier à la ville :
une pensée urbaine se met en place au niveau national259
Les Assises de Nanterre des 20 et 21 mai 1989259
Les assises de Bron des 4 et 5 décembre 1990264
1.1.2 Quartiers populaires ou/et quartiers comme les autres ?267
1.1.3 Le projet urbain selon Christian Devillers269
1.2 Le projet urbain, outil stratégique et spatial
de la «réhabilitation urbaine» des grands ensembles271
1.2.1 Les programmes de référence, cadres d'action de la «réhabilitation urbaine»273
1.2.2 Les acteurs de la «réhabilitation urbaine»275
La direction de l'Architecture et de l'Urbanisme275
La direction de la Construction276
Les élus locaux277
L'Union nationale des fédérations d'organismes HLM279
1.3 Le remodelage urbain du Quai de Rohan pose les fondations
du référentiel rénovateur281
2. Un univers de contradictions faiblement intégrées
289
2.1 L'Unfohlm et l'urgence d'un renouvellement d'image289
2.1.1 La double nécessité de l'émancipation et du partenariat290
2.1.2 Les défis du chantier de «la ville à deux vitesses»291
La bataille de l'Unfohlm293
Des bailleurs soucieux et impatients294
2.1.3 Le référentiel rénovateur fait désormais consensus295
2.2 L'État en quête d'une expertise légitime :
quand les moyennes ne font plus sens298
2.2.1 Expertise du Geru en 1995 :
l'évaluation des coûts financiers et sociaux de la démolition302
2.2.2 Le coût complexe des démolitions306
3. Les démolitions au concret : les tentations du projet urbain
313
3.1 Démocratie aux Minguettes : dix tours pour rien... ?314
3.1.1 Un GPS (grand projet symbolique) sort Démocratie de l'oubli316
3.1.2 Un GPU (grand projet urbain) enterre Démocratie321
Des désengagements en cascade, des protocoles en série321
Des opérateurs privés inquiets et de plus en plus réticents323
3.1.3 Projet urbain pour Vénissieux ou projet d'agglomération ?326
L'effet-retard du grand projet symbolique : le vide urbain de Démocratie330
3.2 La démolition de la Lumineuse : le projet urbain comme caution332
3.2.1 Un quartier populaire situé sur «l'autre bord» de la ville334
3.2.2 Activisme subtil ou histoire à dormir debout ?340
«C'est pas moi, c'est l'autre» : le jeu du parapluie343
Un concours d'architectes comme caution à la démolition347
3.2.3 L'héritage du «fil de l'eau»350
Chapitre 2 L'entrée dans le système formel
de la décision publique : la démolition se banalise
dans le renouvellement urbain 1996-2001
361
1. La ville renouvelée entre tentation libérale
et pragmatisme urbain
363
1.1 Un banquier à l'origine de la notion de renouvellement urbain366
1.1.1 Les leçons des GPU : une maîtrise d'ouvrage «trop» complexe369
1.1.2 La Caisse des dépôts et consignations au chevet des villes et des bailleurs sociaux :
une lecture financière et immobilière de la question des démolitions371
1.2 Le grand ensemble : un espace concret aux règles ossifiées373
1.2.1 Les données et contraintes d'une réorganisation foncière nécessaire377
1.2.2 Le casse-tête parcellaire379
1.3 Les bailleurs sociaux contre la tutelle de l'État381
2. La démolition entre renouvellement urbain
et renouvellement immobilier
389
2.1 L'urgence politique du renouvellement urbain391
2.2 Trois circulaires font basculer la démolition dans le droit commun397
2.2.1 Les circulaires de 1998 et 2000398
2.2.2 La circulaire du 15 novembre 2001 : la fin d'un cycle403
3. Le renouvellement à l'épreuve du terrain :
des démolitions patrimoniales et urbaines, ou pas...
408
3.1 Du projet patrimonial au projet urbain :
la disparition programmée de la Pierre Collinet408
3.1.1 Un bailleur social isolé aux commandes :
la démolition au nom de la valorisation d'un quartier social «repoussoir»410
3.1.2 Une nouvelle municipalité reprend la main :
la démolition au nom de la reconquête urbaine417
3.1.3 Quand le terme de «rénovation urbaine» retrouve son sens historique419
3.2 Le statu quo de Thouars à Talence :
l'intégration urbaine d'un quartier social
sous les fourches caudines d'un bailleur influent423
3.2.1 L'histoire comme héritage425
3.2.2 Les termes d'un jeu non coopératif431
3.2.3 Le report sine die des démolitions comme mode de sortie du conflit435
Conclusion
443
Entretiens
459
Liste des sigles et abréviations
461