• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Livre

La violence, une histoire sociale : France, XVIe-XVIIIe siècles

Résumé

La France violente étudie la question criminelle et plus particulièrement la violence homicide entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Empruntant les outils conceptuels de la sociologie, l auteur explique la diminution progressive de cette violence, tout particulièrement du duel, par le déclin à l attachement aux groupes, spécialement aux groupes de parenté du type des communautés confessionnelles, attachement qui justifiait auparavant une solidarité indéfectible de l individu et un intransigeant devoir de défense d un honneur perçu comme collectif. L ouvrage montre ainsi l affaiblissement des liens de parenté et le resserrement concomitant du lien conjugal, ainsi que la relativisation et l individuation de l honneur, portées par une aspiration nouvelle à l épanouissement individuel et au bonheur.
L'auteur s'appuie sur une thèse de Durkheim, pour montrer qu'au cours de l'histoire la violence diminue parce que déclinent les causes qui y portent. En effet, après les affrontements fréquents et meurtriers au XVIe siècle, l'affaiblissement de lattachement aux groupes de parenté, ainsi quaux communautés confessionnelles, a entraîné une baisse notable de la violence dès le début du XIXe siècle.


  • Éditeur(s)
  • Date
    • impr. 2011
  • Notes
    • Bibliogr. p. 365-[378]
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 1 vol. (377 p.) : ill. ; 24 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-2-87673-545-3
  • Indice
    • 944-64 Économie et société de la France moderne
  • Quatrième de couverture
    • La violence, une histoire sociale

      Des hommes qui vengent leur père, leur frère ou leur soeur, des maris qui tuent en flagrant délit d'adultère, des pères qui mutilent l'enfant menaçant l'honneur de la famille... À partir des lettres de rémission, une source méconnue, bruissante des affrontements de violence et de sang qui traversent et perturbent les relations interpersonnelles, ce livre porte sur l'homicide vécu au quotidien, du siècle de la Renaissance à celui des Lumières : il en définit les composantes, il en esquisse l'évolution et ambitionne de proposer une explication globale en offrant un modèle de compréhension et d'intelligibilité de la société de l'époque moderne.

      L'évolution n'a pas été linéaire : la violence s'exacerbe au XVIe siècle, notamment dans le cas du duel, puis décline, jusqu'à atteindre un point bas dès le début du XIXe siècle. À la théorie du procès de civilisation, chère au sociologue Norbert Elias, maints aspects des affrontements du siècle de la Renaissance et des guerres de Religion ne se conforment pas. Aussi, la première originalité de cet ouvrage est-elle d'emprunter son paradigme explicatif à Émile Durkheim : la violence diminue parce que déclinent les causes qui y portent, c'est-à-dire l'attachement à des groupes, et d'abord aux groupes de parenté, ainsi qu'aux communautés confessionnelles au temps de la déchirure religieuse et des « guerriers de Dieu ».

      Ce livre permet de comprendre le poids des devoirs issus des liens du sang, encore très forts au XVIe siècle : à la fois une solidarité impérieuse et une obligation intransigeante de défense de son honneur, un honneur conçu comme collectif et absolu. L'attention accordée aux femmes est toujours très forte : épouses, soeurs et filles occupent, au coeur de ces conflits de violence, une position centrale. Une autre originalité de l'ouvrage est de calculer des taux d'homicide : taux très élevés dans le cas du duel, puis déjà bas dans la société rurale du XVIIIe siècle. Il montre enfin l'affaiblissement des liens de parenté, corrélé au resserrement du lien conjugal, ainsi que la relativisation et l'individualisation de l'honneur, portées par le désir de plus en plus impérieux d'un épanouissement individuel.

      L'aspiration au bonheur serait-elle le meilleur remède à la violence ?


  • Origine de la notice:
    • FR-751131015
  • Disponible - 944-64 NAS

    Niveau 2 - Histoire