Cinéma & littérature

le grand jeu / 2

Godard dit qu'entre cinéma et littérature, « on est dans deux trains qui se croisent sans arrêt », on peut entendre cette image tout simplement comme une façon de rappeler que les voies se croisent et se recroisent à la sortie des gares, et qu'il se produirait ainsi des rencontres, des échanges, des transferts...

On peut imaginer un travail de révision de l'histoire culturelle en général, à la lumière de « l'influence » (ce mot, faute de mieux) subtile et pénétrante, difficile à évaluer d'ailleurs, du cinéma. Pour beaucoup d'artistes et d'écrivains, le cinéma a été partie intégrante de la texture éphémère du quotidien, une émanation du monde moderne dont la découverte était à faire. Comment ignorer que depuis plus d'un siècle les écrivains baignent dans une société où domine le cinéma « comme pratique générale et forme aujourd'hui déterminante de toute intuition du monde » (Pierre-Damien Huyghe), qu'ils sont traversés par ce cinéma-là et que c'est de lui que beaucoup rendent compte !