Les Animaux nuisibles

Boucs émissaires de la République des privilèges

La chasse aux nuisibles a pu traverser le XX^ème siècle sans jamais rien perdre de sa vigueur. Fortement institutionnalisée comme exception culturelle de la France en Europe, elle se réactive chaque année presque comme un mécanisme d'horlogerie.

Dans de nombreux départements et au nom de l'intérêt général, les préfets arrêtent et ordonnent des massacres en urgence : blaireaux dans les Hautes-Pyrénées, bouquetins en Haute-Savoie, renards dans le Nord, loups et cormorans partout où ils se trouvent...

Les associations naturalistes ne sont pas consultées mais mises devant le fait accompli. À l'instar des plus hautes instances de l'État qui disaient il y a peu : « L'environnement, ça commence à bien faire », la V^ème République enterre toujours plus l'écologie. En effet, le rapport Lang redéfinissait en 2009 la notion d'espèce nuisible et jetait à bas un demi-siècle d'efforts pour la préservation de la faune sauvage.

Sur tous les fronts, l'écologie est en recul. La prise de conscience générale de la crise environnementale ne semble toujours pas avoir d'influence dans les sphères dirigeantes, si ce n'est par son utilisation marketing, par du greenwashing.

Grâce à cette analyse inédite et implacable, l'auteur révèle le mépris du pouvoir envers la biodiversité, lié à son clientélisme atavique avec le lobby de la chasse. Au fil des pages on découvrira aussi les nombreuses gabegies subventionnées et leur impact désastreux sur les écosystèmes.