L'adolescence, sa culture et ses valeurs après Mai 68

En 1960, Edgar Morin, directeur de recherche au CNRS, et sociologue bien connu, initie une étude sur les héros préférés des adolescents dans différents domaines culturels : histoire, littérature, art, etc. Emmanuel Garrigues fit partie des adolescents interrogés ; il avait 17 ans. En 1962, c'est la « nuit de la Nation », concert de rock'n'roll organisé par Europe 1 et la revue Salut les copains, on attendait 10 000 jeunes, il en vint, en fait, plus de 120 000...

Changement d'échelle : une nouvelle génération d'adolescents apparaît, dont l'auteur fit partie. C'est celle des « hippies », puis de Mai 68... d'où l'idée de refaire en 1970, puis en 1980 et puis après, la même étude, mais en y ajoutant à chaque fois deux dimensions originales et passionnantes : 1) la comparaison des résultats, d'étude en étude, en y intégrant l'enrichissement provoqué aussi bien au niveau des résultats que de la méthode ; ce qu'on pourrait appeler l'analyse rétrospective, 2) l'évolution méthodologique de l'observation participante, qui intègre l'évolution sociale et le temps comme variables.

Ainsi les adolescents de 1960 sont en avance sur les adultes concernant les relations homme-femme et la libération sexuelle par exemple. Nous laissons aux lecteurs le plaisir de découvrir la parole adolescente des générations précédentes, et son évolution dans le temps.