Le livre est consacré à la construction d'une identité nationale biélorusse, mise en place par le pouvoir politique dans le but de sa légitimation et véhiculée à travers l'enseignement scolaire de l'histoire. L'analyse des manuels scolaires d'histoire prouve qu'ils sont de puissants facteurs de construction de l'identité nationale, qu'ils sont un véritable miroir où la nation et son histoire se reflètent. Le cas biélorusse est particulier et intéressant. La Biélorussie qui se trouve à la frontière entre l'Europe et la Russie a mis des siècles pour élaborer sa matrice identitaire. Le livre analyse les péripéties, les changements et les réécritures de manuels scolaires à travers trois périodes : la période soviétique, le grand changement de la perestroïka et la période actuelle qui marque un retour à l'héritage soviétique. Dans la Biélorussie post-totalitaire et autoritaire, l'enseignement de l'histoire et l'écriture de manuels scolaires sont une «affaire d'État» qui censure la production de manuels par le biais d'une instance «sans analogue» - la Commission d'Etat de contrôle de la rédaction des manuels scolaires. Le livre porte un éclairage sur l'histoire du pays relativement peu connu, mis à part quelques clichés stéréotypés. Analyser le reflet de l'identité nationale dans le miroir des manuels scolaires d'histoire peut apporter une valeur ajoutée à la connaissance des questions théoriques liées à la construction identitaire et au rôle du système éducatif et en particulier des manuels scolaires dans ce processus.