Enfances de classe
De l'inégalité parmi les enfants
Bernard Lahire
Julien Bertrand, Géraldine Bois, Martine Court, Sophie Denave, Frédérique Giraud, Gaële Henri-Panabière, Joël Laillier, Christine Mennesson, Charlotte Moquet, Sarah Nicaise, Claire Piluso, Aurélien Raynaud, Fanny Renard, Olivier Vanhée, Marianne Woollven et Emmanuelle Zolesio
Éditions du seuil
Remerciements
5
Introduction. L'enfance des inégalités,
par Bernard Lahire
11
Première partie
Étudier les inégalités à l'échelle des enfants
1. Une enfance socialisée,
par Bernard Lahire
19
Cachez ces déterminismes que l'on ne saurait voir20
La dépendance du petit d'homme23
Des socialisations multiples filtrées par la famille30
L'école : premier grand marché légitime dans la vie des enfants35
2. Le poids des inégalités,
par Bernard Lahire
38
Ce qui fait inégalité38
Les obstacles à une sociologie des inégalités43
La constitution précoce des inégalités50
3. Un dispositif de recherche inédit,
par Bernard Lahire
54
Constitution de la population enquêtée59
Des entretiens multiples64
Observations ethnographiques et collecte de documents73
Quatre exercices langagiers76
Les nécessités et les ambitions du travail collectif85
Deuxième partie
Études de cas
Introduction. Classer, écrire,
par Bernard Lahire
91
A
Classes populaires
Avant-propos. Enfances populaires,
par Sophie Denave, Gaële Henri-Panabière et Claire Piluso
97
1. Libertad : la vie très précaire d'une petite fille rom,
par Claire Piluso et Marianne Woollven
101
Une existence rythmée par les expulsions et les déplacements101
De très faibles ressources scolaires, mais l'espoir d'une vie meilleure en France104
Les maladies de la pauvreté106
Incompréhension, dépendance et tensions à l'égard des institutions107
Une famille de « mauvais pauvres »110
Une grande insécurité physique dans les rapports avec la police111
Des rapports ambivalents à l'école112
Libertad : une scolarisation difficile mais précoce115
Des parents qui rêvent que leur fille soit chanteuse116
Une petite fille qui fait des bêtises malgré une volonté de discipline et de morale119
Une socialisation familiale à une féminité appuyée121
Un univers familial éloigné de la culture écrite et de l'univers scolaire123
Un temps familial distendu126
La difficile acquisition du langage128
Libertad à l'école : un rapport compliqué avec les autres élèves132
Une présentation soignée par ses parents malgré leurs conditions de vie difficiles134
Une petite fille « discrète », « sage » et jamais absente135
Des difficultés scolaires reconnues mais sous-estimées138
Des exercices langagiers qui confirment le manque de maîtrise du langage141
2. Ashan : vivre seul avec sa mère dans un foyer de sans-abri,
par Bernard Lahire et Claire Piluso
147
Une longue histoire de malheurs familiaux147
Lorsque presque toutes les ressources économiques et culturelles font défaut149
Les loisirs de la pauvreté156
Désorganisation objective et subjective159
Un enfant scolairement indocile160
Ashan en classe : entre moments d'étranges absences et grave indiscipline168
Un manque d'autonomie scolaire174
Des exercices confirmant les difficultés179
3. Balkis : dormir dans une voiture devant l'école,
par Claire Piluso et Gaële Henri-Panabière
187
Une voiture propre de l'extérieur, encombrée et malodorante à l'intérieur187
Des « détails » de la vie quotidienne qui prennent toute la place189
Une biographie familiale marquée par des déracinements et des déclassements193
Une vie relativement réglée en Espagne197
Culture écrite et langue française : bonne volonté scolaire et souci d'intégration200
Des principes éducatifs difficiles à appliquer204
Tenter de maintenir un cadre temporel malgré les difficultés207
Les représentants de l'école : entre soutien et suspicion211
Balkis à l'école : une autocontrainte limitée et des apprentissages incertains215
Les exercices langagiers : vouloir bien répondre au point de se taire224
4. Ilyes : la vie fragile,
par Martine Court
231
Une famille issue de l'immigration, vivant en dessous du seuil de pauvreté232
Des relations extra-familiales décisives235
Un appartement pimpant dans un quartier pauvre238
Des loisirs domestiques peu pédagogisés240
Des sorties culturelles entre hédonisme et volontarisme éducatif242
Le sport pour éloigner de la rue243
Lectures du soir et sorties à la bibliothèque : une conformation aux pratiques valorisées par l'école245
Une grande aisance pour parler, des fautes de langue fréquentes247
Des contraintes peu nombreuses, un enfant qui fait « des crises »249
L'école : un environnement familier pour la mère et le fils252
Un bon élève à l'oral, plus en difficulté avec l'écrit254
Le rapport à l'argent : une intériorisation précoce des limites255
Les pratiques de santé : les effets contrastés de la distance à l'univers médical256
Des préoccupations diététiques limitées257
L'apparence vestimentaire et corporelle : se distinguer du bas de l'échelle sociale259
La religion comme évidence261
Ilyes à l'école : un élève attentif et enthousiaste262
Des exercices langagiers contrastés266
5. Zélie : trop petite pour faire le jeu des grands,
par Fanny Renard et Charlotte Moquet
273
Cumul de diplômes professionnels et stabilisation tardive dans l'emploi273
Un ancrage dans les classes populaires276
Le souci d'être parent278
« On est une génération qui vit avec ses enfants »281
Préserver l'enfance286
Régularité et régulation domestiques288
Contrainte extérieure plus qu'autocontrainte292
Un fort souci scolaire, mais partiel et concurrencé295
Des livres assez peu présents, mais une forte préoccupation scolaire300
Le bien-être et l'esprit d'équipe contre l'excellence et l'esprit de compétition302
Entre encouragement à l'émancipation et incitation à la réserve304
Zélie à l'école : une petite fille discrète308
Exercices langagiers : Zélie appliquée mais peu diserte314
6. Léonie : forces et faiblesses des liens en milieu rural populaire,
par Sarah Nicaise et Christine Mennesson
319
Une famille populaire en petite ascension320
Une « famille du coin » : des petits propriétaires en milieu rural322
L'importance des liens familiaux, une séparation difficile325
Des pratiques religieuses essentiellement scolaires329
Jeux de rôles et jeux de société : des activités ludiques « de son âge »332
Un usage très modéré et relativement légitime des écrans334
Les activités sportives et musicales : plaisir, convivialité et goût de l'effort335
Des activités de loisir conviviales et utilitaires339
Un rythme de vie réglé, une autorité plutôt négociée342
Une enfant à l'aise à l'oral, un rapport pratique au langage344
Un intérêt pour les « belles lectures simples », un goût pour l'écriture peu relayé par les parents346
Rapport à l'école : entre suivi et distance, des ambitions modérées349
Alimentation, santé et vêtements : une attention au corps351
Léonie à l'école : un rapport ambivalent aux situations scolaires355
Aisance et enthousiasme langagiers360
B
Classes moyennes
Avant-propos. Grandir au « milieu » de l'espace social,
par Julien Bertrand, Géraldine Bois et Frédérique Giraud
367
7. Thibault : grandir à la ferme,
par Martine Court
373
Une famille d'agriculteurs sur trois générations373
Une maison spacieuse, des aménagements extérieurs pour les enfants377
Des loisirs centrés sur la ferme et sur la maison378
Des sorties culturelles peu légitimes scolairement381
Lire et écrire : des pratiques parentales en décalage partiel avec l'école383
Parler poliment, parler « français »387
Un rapport positif à l'école : remise de soi et « respect » des enseignants390
L'école en concurrence avec la ferme392
« Ange » à l'école, « démon » à la maison394
Raclette, gaufres et bonbons : un hédonisme alimentaire assumé395
Une vigilance étroite en matière de santé398
Des vêtements gages de respectabilité399
Un goût précoce pour l'argent400
La timidité en héritage402
Télévision, religion, traditions : l'apprentissage relatif de l'esprit critique405
Un bon élève, obéissant et appliqué407
Exercices langagiers : des récits succincts et relativement implicites412
8. Alexis : un petit dominant pas très scolaire,
par Géraldine Bois
418
Une famille de classe moyenne du secteur privé, une mère en ascension sociale418
Des jeux à la maison peu encadrés423
Des activités physiques pour se dépenser et s'amuser425
La télévision : un loisir apprécié427
Une distance aux loisirs culturels légitimes428
La lecture : un goût exclusivement maternel, et un plaisir ludique431
Un début de familiarisation à l'écrit et une correction langagière partielle433
Un début d'initiation à la pratique orale des langues étrangères435
L'habitude de la controverse et de la repartie436
Une vie domestique bien réglée et « pilotée » par la mère438
L'exercice de l'autorité comme rapport de force439
L'alimentation : un équilibre sans trop de restrictions443
Un corps soigné : l'attention à la santé et à l'apparence physique445
Les débuts d'un intérêt pour l'argent447
Les rapports familiaux à l'école : entre prise au sérieux et mise à distance448
Un comportement pas toujours adéquat à l'école450
Caractère et ressemblances : un « dominant » pas toujours très sûr de lui452
Alexis à l'école : une certaine distance aux exercices et aux règles, et une tendance à s'imposer454
Exercices langagiers : un résultat mitigé461
9. Annabelle : la bonne volonté scolaire et culturelle en héritage,
par Géraldine Bois
465
Des parents séparés, une grand-mère à domicile465
Des jeux éducatifs et un rapport scolaire aux jeux470
Des activités sportives encadrées pour apprendre et se perfectionner471
Une bonne volonté culturelle mais des sorties limitées472
Une initiation à la musique comme auditrice seulement476
La familiarité à la culture écrite, mais sans prendre trop d'avance477
De la famille et des voyages à l'étranger, et un début d'initiation aux langues étrangères481
Une mère attentive à la scolarité, une petite fille qui aime l'école482
Une bonne élève qui a des « capacités »484
Une confiance en soi encore à renforcer486
Une petite fille sage à l'école mais « insolente » à la maison489
Des règles explicites, prévisibles et inscrites dans la durée490
Une nourriture variée, de qualité et pas trop sucrée493
La santé : une affaire sérieuse495
Un grand soin accordé à l'apparence et une féminité assumée496
Une formation limitée à l'esprit critique499
L'argent comme centre d'intérêt très secondaire501
Annabelle à l'école : la bonne volonté scolaire en pratique501
Des exercices langagiers globalement réussis506
10. Rebecca : deux mères et un bon esprit critique,
par Sarah Nicaise et Sophie Denave
511
Une famille homoparentale recomposée, des mères aux profils sociaux dissonants512
Deux lieux de vie : cohérence culturelle et contraste matériel515
Semaines « speed », week-ends « détente » : des routines et des organisations familiales distinctes518
Une autorité négociée : discuter au lieu de punir521
Une attention soutenue et multiple au langage524
Les livres et la lecture au centre de l'univers familial528
Des loisirs peu coûteux tournés vers la culture légitime532
Les vêtements et les jouets : des goûts enfantins pour « des trucs de filles »535
Une alimentation « équilibrée » et « respectueuse », ancrée dans un souci de santé537
Des appréhensions variées du « porte-monnaie » : calcul, gestion et manque541
Des activités physiques secondaires et « sans pression »542
Exigence scolaire et suivi distant545
Rebecca à l'école : « Une très bonne élève qui n'a pas confiance en elle »548
Exercices langagiers : aisance, sens critique et maîtrise de l'interaction551
11. Aleksei ou le bonheur sans compétition,
par Bernard Lahire et Frédérique Giraud
559
Les hauts et les bas d'un milieu petit-bourgeois559
Des parents locataires et des grands-parents propriétaires565
Loisirs « en famille » et « pour le plaisir »566
Une famille hostile à l'esprit de compétition570
Un bon capital culturel, sans forcing scolaire576
Le réel, l'imaginaire et la spiritualité580
Beaucoup de jeux... pédagogiques581
Le contrôle des écrans582
Souplesse, douceur et informalité : le long apprentissage de l'autocontrôle584
Une alimentation saine et un suivi médical sans tension592
Aleksei en classe : un enfant heureux et très adapté à l'école595
Des exercices langagiers plutôt réussis600
12. Mathilde : distinction et discipline,
par Bernard Lahire et Frédérique Giraud
604
Une famille de la fraction supérieure des classes moyennes604
Vivre dans un quartier gentrifié606
Le « bon goût » vestimentaire608
La lecture, pas la télévision : exigence culturelle et volonté pédagogique609
Ni tourisme de masse ni jouets ordinaires620
Un désir de contrôle et un rigorisme éducatif624
Obéissance, pudeur et politesse631
Écologie et végétarisme comme stratégies de distinction635
Une prise de distance critique639
Mathilde en classe : une très bonne élève, « très scolaire » et très compétitive640
Des exercices langagiers globalement réussis645
C
Classes supérieures
Avant-propos. L'enfance des classes supérieures,
par Joël Laillier et Christine Mennesson
651
13. L'épanouissement culturel de Lucie,
par Bernard Lahire et Martin Sarzier
655
Une constellation familiale richement dotée en capitaux culturels655
Une culture livresque omniprésente657
Un souci langagier constant662
Une exigence culturelle permanente665
La télévision mise à distance669
Des rapports familiaux à l'école671
Une attention scolaire674
Une nourriture saine, un suivi médical régulier676
Ce qui est secondaire : l'apparence, l'argent et l'esprit de compétition677
L'évidence d'une transmission cohérente et permanente : un épanouissement culturellement contraint681
Les limites de l'autonomie et les nécessaires rappels à l'ordre685
La loi et l'ironie : des styles parentaux et des rôles éducatifs différenciés687
Lucie en situation scolaire691
L'aisance langagière de Lucie694
14. Yoann : « Je suis très fort parce que mon père il est ingénieur »,
par Julien Bertrand et Sarah Nicaise
701
Des parents aux parcours scolaires « sans faute »701
La vie en appartement dans un quartier « mixte » de Montpellier705
Une vie « citadine », de nombreuses sorties culturelles dédiées aux enfants708
La lecture : un élément quotidien pour les enfants709
Un usage encadré et limité de la télévision et des écrans711
Jeux et activités artistiques : une familiarisation avec l'école712
Les activités physiques et sportives : une « boule d'énergie » qui aime la compétition715
Apprendre à penser et à parler comme à l'école719
Vêtements et apparence physique : un domaine peu investi, un style « décontracté »722
Un souci parental de la santé et de l'alimentation aligné sur les prescriptions professionnelles724
Un enfant pas « timide », un « commandant » populaire auprès de ses pairs726
Un « ado à la maison » : entre règles fixes et valorisation de l'écoute et de la discussion729
Un très bon élève, mais indiscipliné732
Un élève confiant qui a du mal à « laisser de la place aux autres »736
Les facilités langagières de Yoann741
15. Maxence ou le goût des chiffres,
par Frédérique Giraud
747
L'excellence scolaire en héritage749
Une appréhension compétitive du monde : sports, jeux et calcul mental756
Logique, rationalité et calcul mental759
Un enfant sûr de lui, dominateur mais nerveux, qui « se met la pression »765
Des loisirs pensés pour nourrir la curiosité intellectuelle768
Une famille où l'on parle politique, et où l'on exerce un esprit critique772
Rituels de vie quotidienne : un repas en famille et un coucher négocié774
Des principes éducatifs fermes : alimentation, punition et « bon goût » vestimentaire775
Rapport à l'école : entre confiance et distance avec le jeu scolaire779
Maxence en classe : dispersion et manque d'investissement mais réussite globale et confiance en soi784
Des exercices plutôt inégaux, réalisés avec une relative mauvaise volonté et défiance787
16. Mathis ou la diffìcile conversion des ressources économiques en capital scolaire,
par Joël Laillier et Martine Court
792
Une famille de la bourgeoisie entrepreneuriale en ascension sociale792
Un rapport difficile des parents à l'école et le choix de la pédagogie Montessori794
Des pratiques culturelles proches des classes populaires797
Des pratiques sportives qui inscrivent dans la bourgeoisie801
L'omniprésence de la télévision, des tablettes et de la console de jeux804
Les vacances : le camping-car et la maison à l'île Maurice807
L'omniprésence maternelle et la discipline de vie811
Alimentation, santé, habillement : un corps sous contrôle relatif813
Une éducation morale815
Le rapport à l'argent819
Mathis, l'enfant « incroyable » de la famille820
Le surinvestissement scolaire sur Mathis825
Mathis à l'école : un enfant « anxieux » et « sous pression »826
Les exercices langagiers : une épreuve pleine d'enjeux830
17. Anaïs : une petite fille qui aime diriger,
par Olivier Vanhée
835
Une fille unique dans un milieu aisé et diplômé836
Clémence, avocate au sommet, portée par une ascension familiale837
Sophie, une héritière sur le fil838
Des capitaux culturels et scolaires importants mais en partie indisponibles840
La délégation à des nourrices peu diplômées841
Danse et gymnastique pour inculquer « discipline » et aisance en public842
« Diriger » et « être remarquée » dans les loisirs quotidiens843
Une « passion pour les robes et la beauté » : une féminité valorisée, et anxiogène845
Une petite fille qui aime « voir du monde », des proches qui aiment recevoir850
Des pratiques alimentaires entre maîtrise diététique, rapidité et plaisir851
Une petite fille sage ou capricieuse : la variation des règles853
Éthique du travail, mérite et argent857
Une bonne volonté culturelle intermittente859
Une familiarisation instrumentale à la lecture et à l'écriture862
Correction langagière, rareté des jeux de mots864
Une initiation active et précoce à l'anglais865
Une initiation très limitée à l'esprit critique866
Une mère attentive à la scolarité de sa fille mais éloignée de la vie de l'école868
Une élève aux bons résultats dans tous les domaines869
Une élève dissipée ou appliquée selon le contexte871
Un vocabulaire assez maîtrisé, une narration peu structurée876
18. Valentine : grandir aujourd'hui dans la bourgeoisie parisienne,
par Joël Laillier
883
Des familles bien établies dans le VIIe arrondissement de Paris883
Les formes les plus légitimes de la culture : l'opéra, le théâtre, le ballet887
Tennis et natation au Racing, ski à Méribel et danse classique889
Nourrice à domicile, jeunes filles au pair anglophones890
De nombreux voyages à l'étranger893
« L'école, c'est génial ! »894
Une présence discrète de la religion896
Une enfant « facile », « volontaire » et « obstinée »897
L'apprentissage parfait de l'autocontrôle : les dessins animés, les bonbons, les repas, la télévision900
Une enfant qui mange de tout, et se modère elle-même904
La place centrale de la lecture et des jeux éducatifs907
Les loisirs précoces d'une éducation bourgeoise : la danse, la musique, le tennis909
La culture, pas la compétition913
Une école très privilégiée, une bonne élève, des amitiés homogames916
De bonnes compétences langagières et narratives922
Troisième partie
Les inégalités dans tous leurs états
Introduction. La fabrique sociale des enfants,
par Bernard Lahire
929
1. Habiter quelque part : la trame spatiale des inégalités,
par Frédérique Giraud, Julien Bertrand, Martine Court et Sarah Nicaise
933
1. Vivre sans « chez-soi » : l'instabilité résidentielle des familles les plus précaires937
1.1. Les effets physiologiques de la précarité résidentielle
937
1.2. L'absence des supports spatiaux et matériels du métier d'élève
939
2. Les conditions d'habitat des classes populaires stables et des petites classes moyennes941
2.1. Des espaces de vie en partie contraints par le manque de ressources
941
2.2. Une pédagogisation de l'espace domestique
943
2.3. L'ordre intérieur : souci de respectabilité et propreté
944
3. Des ressources résidentielles et des conditions d'existence privilégiées944
3.1. Des habitats spacieux
945
3.2. Du personnel de maison, des vacances et des voyages
947
3.3. Des intérieurs supports de capital culturel objectivé
949
Conclusion951
2. Stabilité professionnelle et disponibilité parentale : l'inégale maîtrise du temps,
par Géraldine Bois, Sophie Denave et Aurélien Raynaud
953
1. Emploi stable ou emploi précaire : un enjeu déterminant954
2. Profession et disponibilité des parents959
Concjlusion964
3. Apprendre l'argent,
par Martine Court, Sophie Denave, Frédérique Giraud et Marianne Woollven
966
1. Apprendre (ou pas) à être économe : savoir se priver968
2. Transmettre un rapport réflexif et planificateur à l'argent : savoir attendre972
3. Promouvoir l'épargne, promouvoir la richesse975
3.1. Apprendre la pratique et le sens de l'épargne : savoir accumuler
976
3.2. Promouvoir et légitimer la richesse : croire que l'argent se mérite
978
Conclusion980
4. La maternelle n'est pas qu'un jeu d'enfant,
par Fanny Renard, Charlotte Moquet, Gaële Henri-Panabière et Frédérique Giraud
981
1. Une inégale familiarité avec l'institution scolaire française983
1.1. Être « pionnier » : exception et difficulté
983
1.2. Des parents souvent plus diplômés que les grands-parents
985
1.3. Des parents inégalement dotés scolairement
987
2. Le clivage des enjeux portés par la scolarisation enfantine989
2.1. Des expériences scolaires parentales diverses aux aspirations fortes pour leurs enfants
989
2.2. La précocité de stratégies de scolarisation socialement différenciées
991
2.3. Une confiance relative dans l'école et ses enseignants
993
2.4. L'investissement de l'école et des temps scolaires
994
3. Des rapports parentaux différenciés aux apprentissages scolaires995
3.1. Des activités de répétition scolaire moins investies dans les classes moyennes
996
3.2. Les activités ludiques et la pédagogie invisible valorisée par les classes moyennes
997
3.3. Pédagogiser la vie, dire et questionner le monde : un atout des classes moyennes et supérieures
999
4. Quels élèves sont les enfants rencontrés ?1000
4.1. Plutôt de « bons » élèves pour leurs enseignants
1000
4.2. Une adéquation relative entre perceptions parentales et jugements professoraux
1003
Conclusion1005
5. Obéir et critiquer,
par Géraldine Bois, Gaële Henri-Panabière et Aurélien Raynaud
1007
1. Des élèves inégalement « dociles » et « autonomes »1009
2. Un exercice de l'autorité variable selon la classe sociale des parents1013
2.1. Intervenir soi-même ou travailler à discipliner l'enfant
1014
2.2. Des sanctions plus ou moins prévisibles et une autocontrainte inégalement exigée
1017
3. Autorité et esprit critique1021
Conclusion1027
6. Le langage comme capital,
par Marianne Woollven, Olivier Vanhée, Gaële Henri-Panabière, Fanny Renard et Bernard Lahire
1029
1. Ce qui fait capital : des objets et des pratiques parentaux1033
1.1. Livres et lectures parentales
1033
1.2. Parler en public et en entretien
1034
2. Le langage dans les relations familiales1037
2.1. Lire des livres et raconter des histoires
1038
2.2. Parler au quotidien
1043
Les usages sociaux des langues étrangères
1043
Réguler les enfants par la parole, réguler la parole des enfants
1045
2.3. Rire et jouer avec les mots
1048
Conclusion1059
7. Lire et parler,
par Marianne Woollven, Olivier Vanhée, Gaële Henri-Panabière, Fanny Renard et Bernard Lahire
1061
1. Savoir lire avant l'heure : capital culturel et stratégies parentales1062
2. Face aux exercices langagiers1067
2.1. Les productions langagières en situation d'interaction
1068
2.2. Raconter une histoire à partir d'un support
1074
Forme des récits et précision du vocabulaire
1075
Une inégale réflexivité langagière selon les classes sociales
1078
2.3. Raconter une expérience vécue
1083
L'inégale maîtrise formelle du langage selon l'origine sociale
1084
Les filles ne sont pas les plus bavardes
1086
3. Des compétences inégalement rentables scolairement1088
Conclusion1094
8. Sous les loisirs, la classe,
par Joël Laillier, Olivier Vanhée, Christine Mennesson et Emmanuelle Zolesio
1095
1. Des classes supérieures polarisées1100
1.1. Fractions économiques en ascension : une relative distance à la culture légitime
1100
1.2. Fractions culturelles et établies des classes supérieures : épanouissement et distinction culturelle
1102
2. L'éclectisme des classes moyennes1105
2.1. Fractions économiques des classes moyennes : des loisirs populaires comme le bricolage et la télévision
1105
2.2. L'éclectisme des fractions les plus dotées en capital culturel
1107
2.3. Des familles aux pratiques culturelles ambiguës
1109
3. Des loisirs populaires sous contraintes budgétaires1111
3.1. Fractions les plus précaires : un accès difficile au monde des loisirs par manque de moyens
1111
3.2. Fractions stables des classes populaires : des loisirs tournés vers la maison
1112
Conclusion : un souci partagé, mais des pratiques inégales1116
9. Quand le sport construit la classe,
par Christine Mennesson, Julien Bertrand et Sarah Nicaise
1117
1. La « sportivisation » de l'enfance et ceux qui en sont exclus1119
2. Une logique de la modération dans les classes populaires stabilisées1123
3. L'expression de soi au pôle culturel des classes moyennes1127
4. Classes moyennes du pôle économique et classes supérieures : dépassement de soi et compétition1130
Conclusion1135
10. Le corps des inégalités : vêtements, santé et alimentation,
par Sarah Niçoise, Martine Court, Christine Mennesson et Emmanuelle Zolesio
1137
1. L'apparence des enfants : reflet des inégalités et des enjeux de distinction1139
1.1. Les vêtements et l'hygiène comme marqueurs de pauvreté
1140
1.2. L'apparence corporelle comme gage de respectabilité
1141
1.3. Des investissements élevés dans l'apparence des enfants
1143
1.4. Une distance relative au travail de l'apparence
1145
2. Les enfants inégaux face à la santé1147
2.1. Les problèmes de santé et les conduites alimentaires de la pauvreté
1148
2.2. Pratiques curatives de santé et distance aux normes nutritionnelles
1150
2.3. Entre respect des normes alimentaires et distance relative au corps médical
1152
2.4. L'apprentissage des pratiques de santé comme style de vie
1154
Conclusion1156
Conclusion. Réalité augméntée, réalité diminuée,
par Bernard Lahire
1159
La richesse comme extension de soi1165
Contrer la régression1175
Annexe. Liste des 35 Études de cas réalisées, écrites et analysées dans la partie III
1181
Bibliographie complète
1189
Membres de l'auteur collectif
1209