Grande tiqueté

« C'était le temps où nous aimions les fames parce qu'après, nenni. Plus de fames, plus de ces aportes spongieuses, ces petits crics sous les sacs. On n'en voulait plus. On se préférait nous trois les gueridans avec nos dymballums et nos évêchés complets. On se laissait aller à être enfin des hommes. Sous le pont de Corlusier nous passâmes, Tom enguirdouffé de fleurs, Élem la vance prête et les rivules au fond des poches, moi votre débiteur roust à foison, les volcinelles me scintillaient, les lents emprêtements aussi. Ô douce nuit » .

Pour Grande tiqueté, Anne Serre a inventé une langue et s'en explique dans sa préface. On y reconnaîtra le rythme et le ton du conte. Trois vagabonds se promènent sur la lande et y rencontrent divers personnages - la Vierge, le marin de Poinsec, la mère de Tom, Alistair le pendu - avec qui ils nouent d'intenses liens érotiques, amoureux, filiaux ou fraternels. Une Wanderschaft revisitée.