Histoire des mandingues et des peuls au Fouta-Djallon du XIII^e au XXI^e Siècle

Pour des mobiles économiques et de sécurité, le Fouta-Djallon a connu une migration de Mandingues et de Peuls. Ces derniers ont créé l'État du Fouta- Djallon, dirigé par les familles Barry de Timbo. Les Mandingues ont occupé une place primordiale dans cet État, notamment dans la province de Fodé Haji qui leur a été attribuée. Cette dernière fut morcelée par les Almamys de Timbo, d'où des frustrations au sein de la communauté mandingue qui entraînèrent la naissance d'une dissidence hubbu sous la direction d'Alfa Mamadou Djuhè.

Les Mandingues ont Joué un rôle particulièrement déterminant dans les domaines de l'agriculture, de l'artisanat, de la chasse, de la pêche et dans les échanges commerciaux. Ils ont également contribué à la diffusion de l'islam au Fouta-Djallon et dans les régions voisines. Bien que sous domination de l'islam, les musulmans ont aussi été influencés par les pratiques et croyances ancestrales des Mandingues, notamment par le culte des ancêtres, la divination et l'utilisation de la magie.

La cohabitation entre les Mandingues et les Peuls au Fouta-Djallon a entraîné une forme d'acculturation, que l'on retrouve dans l'emprunt des titres honorifiques : les Mandingues portent ainsi des titres comme Cerno, Alfa, Tafsir, Almamy empruntés aux Peuls. À l'inverse, les Peuls aussi ont emprunté aux Mandingues certains titres tels Karamoko ou Fodé. Plus largement, il existe de nombreuses interactions entre Mandingues et Peuls, dans des domaines tels que la coiffure, l'alimentation et les repas quotidiens, ou l'utilisation d'instruments de musique et les danses traditionnelles.

Bien que les Peuls aient dominé politiquement l'État théocratique, on constate une forme de survie identitaire des Mandingues à travers l'organisation sociale et politico-administrative, mais également culturelle et communautaire.