Suicide

En 1977, le groupe le plus punk au monde n'était vraisemblablement pas les Sex Pistols, The Damned ou The Clash, mais un duo de rockabilly électronique venu de la zone de Brooklyn, physiquement intimidant, exprimant par sa création musicale le délabrement social et architectural de la métropole new-yorkaise. L'image du groupe pour ce premier album, comme le patronyme choisi, participe d'une esthétique à rebours du bon goût, ne laissant personne indifférent.

Suicide ressemble alors davantage à un groupe punk que n'importe quelle autre formation à guitares. Aidés d'une vieille boîte à rythme de bal, d'un orgue Farfisa couplé à quelques effets basiques, et d'un micro trempé dans une réverbération monstrueuse, Martin Rev (aux machines) et Alan Vega (au chant) ont engendré un ovni sonore organique.

Transformé en autre chose, le son de New York est tout simplement devenu le futur de la musique en l'espace d'un disque radical portant une inscription sanguino-lente sur fond blanc : Suicide !