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Ecoles en tension : Les résistances à la relégation


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019
  • Notes
    • Une analyse des positionnements de jeunes urbains, issus de quartiers défavorisés et en réussite scolaire. Cet ouvrage analyse les positionnements de jeunes de quartiers défavorisés en réussite scolaire sur plusieurs dimensions – urbaines, sociales, ethniques et scolaires – et met en lumière à la fois la dualisation de la ville et une forme de dualisation qui apparaît dans ces quartiers, encore trop souvent appréhendés à partir d’une vision relativement homogénéisante. Cette étude analyse le sujet sur plusieurs dimensions : urbaines, sociales, ethniques et scolaires. Elle met en évidence la dualisation de la ville de Bruxelles et de ses différents quartiers. EXTRAIT Nous sommes loin toutefois de la situation des agglomérations françaises ou des villes américaines. Loin d’être isolés du reste de la ville comme les banlieues françaises, les quartiers défavorisés bruxellois sont situés dans le centre de l’agglomération et assez bien desservis en transports en commun. Et les taux de ségrégation sont bien moins élevés que dans les villes américaines. Mais si du point de vue urbain, la ville est moins ségréguée qu’ailleurs, du point de vue scolaire, la ségrégation y est plus exacerbée. Bruxelles présente un système scolaire fortement ségrégué et des formes urbaines de ségrégation (Kesteloot, Deturck, Vandermotten, Marissal et Van Hamme, 2001 ; Willaert et Deboosere, 2005). Le contexte urbain bruxellois constitue donc un cadre pertinent pour étudier les fragmentations des jeunesses urbaines. En proposant une image des positionnements de jeunes en réussite scolaire dans des quartiers relativement défavorisés, cet ouvrage met en lumière la diversité des expériences et des vécus dans ces zones urbaines. Nous nous intéresserons donc ici aux différenciations entre jeunes non à l’échelle d’une ville, mais bien dans les quartiers précarisés, car les jeunes qui y vivent sont trop souvent, en ce compris dans le débat scientifique, associés à la figure du jeune déviant au sens beckérien du terme. Ce sont les jeunes en péril, en exil (Jamoulle et Mazzocchetti, 2011) ou à perpète (Nagels et Rea, 2007) qui constituent une part importante de l’intérêt sociologique sur les jeunesses urbaines. Cette introduction décrit brièvement les grandes tendances de cette littérature. A cette fin, nous commencerons par retracer les façons dont les jeunes de quartiers urbains défavorisés en sont venus à constituer un objet sociologique. Comme ce processus apparaît en parallèle avec la territorialisation de plus en plus grande des analyses, la deuxième section abordera plus en détail le rapport à l’environnement local de ces jeunes. Enfin, à la lumière de cet exposé théorique, nous reviendrons plus précisément sur les questionnements qui ont guidé l’élaboration de cet ouvrage.
  • Langues
    • Français
  • ISBN
    • 9782800416182
  • Droits
    • copyrighted
  • Résultat de :
  • Quatrième de couverture
    • Ecoles en tension

      Cet ouvrage adopte une approche centrée sur les acteurs pour évoquer la vie de jeunes bruxellois de quartiers défavorisés. Il s'intéresse non à ceux qui subissent le plus les ségrégations et les relégations mais à ceux qui peuvent être considérés comme en réussite scolaire. En prenant pour objet un groupe assez peu étudié en sociologie, le livre contribue aux débats relatifs aux fragmentations des jeunesses urbaines. Il analyse les positionnements de jeunes de quartiers défavorisés en réussite scolaire sur plusieurs dimensions - urbaines, sociales, ethniques et scolaires - et met en lumière à la fois la dualisation de la ville et une forme de dualisation qui apparaît dans ces quartiers, encore trop souvent appréhendés à partir d'une vision relativement homogénéisante.

      En questionnant le rapport à la ville, mais également la relation aux origines sociales et ethniques ou encore les identités scolaires des jeunes de quartiers populaires en réussite scolaire, cet ouvrage souligne la diversité de leurs quartiers et met en évidence un processus de différenciation entre les catégories de jeunes qui y habitent. Le prisme ethnique et scolaire se retrouve au centre de ce processus. Le groupe mis à distance est décrit comme en majorité d'origine maghrébine, en échec scolaire, souvent délinquant et très présent dans l'espace urbain. Cette description est faite par l'ensemble des jeunes en réussite rencontrés, y compris par ceux qui partagent l'origine sociale et ethnique du groupe stigmatisé. La reproduction des stéréotypes relatifs au groupe mis à distance et la volonté d'affranchissement par rapport aux stigmatisations sont rendues nécessaires par la proximité sociale et urbaine entre les jeunes en réussite scolaire et les groupes plus relégués - qui n'ont pas l'opportunité de se détacher du stigmate.

      Parce qu'il prend en compte certaines dimensions liées à l'ethnicité, ce livre apporte un complément à la littérature consacrée aux jeunes de quartiers défavorisés, qui se limite le plus souvent à traiter les dimensions territoriales et sociales. Cet éclairage permet non seulement de lutter contre les stéréotypes relatifs aux jeunes de quartiers défavorisés, mais aussi de donner des clés et des leviers aux acteurs de terrain pour lutter contre les différenciations entre jeunesses urbaines ; différenciations qui contribuent à la relégation et à la stigmatisation des jeunes les plus précaires dans les quartiers populaires.


  • Consultable à la Bpi