Philosophie et médecine

La médecine est intimement liée à la philosophie en un dialogue permanent. Ce rapport n'est pas exclusif car bien d'autres composantes des sciences humaines, la sociologie, l'anthropologie, le droit, la psychologie, entre autres, côtoient la médecine. Cependant, médecine et philosophie demeurent autonomes, même si la pratique médicale rend les deux nécessaires. Dans l'Antiquité gréco-latine, le médecin était en même temps un philosophe, qui par sa sagesse permettait de comprendre ce qu'étaient la nature de l'homme, ses rapports à la nature et au cosmos, sa vie, sa mort, la santé et la maladie.

Débarrassée des superstitions et des croyances, la médecine est devenue une science sans cesser d'être un art de soigner. À chaque époque, les philosophes, parfois en même temps médecins, ont aidé les médecins à comprendre les problèmes qu'ils rencontraient dans leur pratique. Les extraordinaires progrès de la science moderne, loin de rendre inutile la pensée philosophique, requièrent davantage de réflexion sur l'homme malade et son destin. Les nouvelles technologies font apparaître de nombreux problèmes d'éthique, mais l'avènement de la bioéthique ne résume pas la place croissante de la philosophie dans la pratique médicale, en particulier dans la relation médecin malade qui a considérablement changé. Les perspectives du devenir de la condition humaine, transformées par l'ingénierie génétique, les nouvelles technologies de l'informatique, de la cybernétique et de la médecine moléculaire, vont bouleverser l'approche philosophique de la médecine, la rendant plus indispensable que jamais.