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Experts et expertise dans les mandats de la société des nations : figures, champs, outils


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2020-09-28T00:00:00Z
  • Notes
    • De l’ère coloniale à celle des politiques publiques internationales dans les Suds, l’expertise a joué un rôle croissant dans l’ordre international au vingtième siècle. Notion paradoxale, réputée instrumentale en vue de l’information et de l’amélioration de l’action publique, elle englobe tout un champ de modalités opposées du savoir et de son énonciation. L’expertise se situe entre le savoir d’expérience et le savoir nomothétique abstrait, la recherche et l’autorité, elle est intéressante à étudier dans le cadre du premier système d’organisations internationales et de la crise concomitante des empires coloniaux. Les mandats sont récemment devenus un des principaux points de convergence des questionnements sur la diffusion globale des normes à travers les instances internationales. L’expertise est lue comme l’un des signes d’un colonialisme tardif, codifié, et placé sous les regards convergents des savants, des États et des opinions publiques. À travers les mandats de la Société des Nations, cet ouvrage scrute l’émergence de l’international comme cadre de prise de décision inter-étatique, ouverte et procédurale encadrant un monde de connexions, de flux et de structures enchevêtrés à diverses échelles. Il dépeint des figures d’experts et éclaire le jeu complexe qui s’institue entre ces experts et les institutions mandataires pour définir les normes de l’expertise. Il met en lumière leur contestation dans une dialectique asymétrique qui oppose experts et contre-experts, populations locales et autorités mandataires.
    • Institués au sortir de la Première Guerre mondiale, les mandats de la Société des Nations illustrent les implications de l’arrivée des experts dans les Suds dès les années 1920. Ils constituent pour cette raison un angle d’attaque privilégié pour réfléchir aux liens entre expertise et colonisation comme aux dynamiques qui accompagnent les experts. S’ils ont été l’objet de discussions intenses, les mandats ne peuvent guère être considérés comme l’objet d’un champ d’expertise bien délimité avec ses méthodes uniformisées, son corps de savoirs systématisés et ses procédures formalisées de certification. Les discours institutionnels d’experts sur les mandats, divers et dénués de cohérence, dissimulaient souvent les modalités habituelles du gouvernement colonial. Cependant, les temps changeaient. La pluralité des cadres institutionnels où l’on discutait des mandats (Commission permanente des mandats, autres organes de la SDN) sapait le monopole supposé des États coloniaux sur la prise de décision informée. L’intérêt des organisations privées et caritatives était également d’importance, dans la mesure où certaines investirent massivement dans des projets exploratoires de développement à fort coefficient d’expertise. Ajoutées les unes aux autres, ces circonstances institutionnelles attiraient des experts potentiels vers les mandats, d’où l’on peut observer et les tensions d’empire qui marquaient l’ère coloniale finissante et les prémisses de politiques publiques fortement consommatrices d’expertise qui se diffusent dans les Suds après 1945.  
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • ISBN
    • 978-2-85831-347-1 ;
    • 978-2-85831-346-4
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://www.openedition.org/12554
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