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Livre numérique

Les villes capitales au Moyen Âge


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019-09-18T00:00:00Z
  • Notes
    • La Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public organise chaque année un congrès scientifique. Les actes de cette rencontre, publiés aux Publications de la Sorbonne pour le compte et sous la responsabilité de la Société, sont rassemblés et préparés par des représentants de l'université ou du grand établissement auquel a été confiée l'organisation du congrès. Ils sont revus et disposés pour l'édition par le responsable des publications du bureau de la SHMESP, puis par le secrétariat de rédaction des Publications de la Sorbonne. L'organisation du colloque d'Istanbul (juin 2005) a été assuré par Pierre Chuvin et Pinav Dost. Le travail éditorial a été assuré par Patrick Boucheron, responsable des publications de la SHMESP.
    • Ubi papa, ibi Roma : Rome peut bien n'être pas dans Rome puisque Rome est là où réside le pape. Cet adage du xiiie siècle exprime avec force le rapport d'identification entre la ville et le souverain, définissant la capitale par sa fonction de commandement politique. Mais elle s'applique à une capitale étrange au Moyen Âge, qui se rêvait caput mundi mais peinait à s'affirmer comme capitale régionale. Qu'est-ce donc qu'une ville capitale au Moyen Âge ? Au-delà des fausses évidences de la continuité millénaire de la centralisation parisienne et, dans une moindre mesure, londonienne, la question est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Certes, le modèle romain de la capitale d'empire a pu se prolonger sous des formes diverses, avec Constantinople, Bagdad ou Le Caire. Mais lorsque les Carolingiens rétablissent l'empire en 800, ils ne retrouvent pas pour autant ce modèle de la capitale d'empire. Si l'on considère l'ensemble des expériences institutionnelles et territoriales de l'Occident médiéval, c'est bien la dispersion des fonctions capitales qui constitue la règle et leur concentration l'exception. En se tenant à Istanbul, à l'invitation de l'Institut français d'études anatoliennes, le xxxvie Congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public trouvait un cadre monumental et historique parfaitement adéquat à son objet d'étude, à mi-chemin entre plusieurs expériences politiques que les différentes contributions ici rassemblées entendent confronter, en longue durée. Car faire l'histoire des villes capitales revient à poser la question de la diversité des modèles d'émergence de l'État : les rapports entre le palais et la ville, mais aussi les phénomènes de déplacement du centre de gravité des constructions territoriales, d'abandon ou de reprise de capitales, dessinent plusieurs configurations de pouvoir. Essentielle est, de ce point de vue, la question des marqueurs symboliques : une ville réussit à convaincre qu'elle capitalise différentes fonctions de commandement par des images et des rituels, des mots et des murs, la mobilisation d'une mémoire et la monumentalisation de leurs lieux. Elle peut continuer à jouer longtemps du prestige d'une capitalité évanouie. En saisissant l'impact à la fois matériel et idéel de la centralisation administrative dans la société urbaine, les différentes contributions de ce volume tentent donc de donner tout son sens à cette expression faussement anodine de « ville capitale » au Moyen Âge.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • ISBN
    • 979-10-351-0189-3 ;
    • 978-2-85944-562-1
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://www.openedition.org/12554
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