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L’image de soi dans les « autographies » de Rousseau

dans Université de Tel-Aviv


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2008-09-18T02:00:00Z
  • Notes
    • Dans ses autographies, Rousseau réitère sa plainte en vue de défendre son image : il met en œuvre les différentes catégories aristotéliciennes de l’éloquence – épidictique, judiciaire et délibératif. Le mode d’adresse au lecteur et les modèles textuels qu’il emprunte à la tradition donnent lieu à un ethos montré de rhéteur : l’exemplum dans les Confessions, l’elenchos dans les Dialogues et la disputatio dans les Rêveries sont au service d’une figure de philosophe conforme aux attentes du public. Cet ethos montré se superpose à l’ethos représenté. L’analogie entre types oratoires and littéraires est fondamentale à l’âge classique; ainsi, à côté de la Rhétorique, Rousseau puise dans la Poétique d’Aristote et dans les Principes de Littérature de Batteux pour façonner un ethos favorable sous une forme épique, dramatique et lyrique. Les autographies de Rousseau peuvent être envisagées selon une approche dialogique comme autant de réponses à des jugements contemporains. Ainsi, l’auteur est-il confronté à la nécessité de prendre en considération l’ethos préalable pour éviter tout discrédit : l’image de soi qu’il donne dans ses autographies s’oppose à la réalité d’un homme que la culture et les fréquentations mondaines désignent comme un membre parfaitement intégré socialement. En effet, dans une perspective éditoriale, il doit apparaître comme un philosophe détaché de toute contingence. Pour montrer comment la force persuasive de l’ethos discursif s’exerce sur le lecteur des autographies de Rousseau, nous montrons que l’ethos effectif naît d’ethè variés qui s’articulent : l’ethos du rhéteur, l’ethos du philosophe tel que le rhéteur le met en scène, l’ethos de l’auteur issu de ces ethè contradictoires (que les Dialogues explicitent), l’ethos du philosophe tel qu’il est perçu dans la manière même de l’écriture du texte (dont seules les Rêveries sont représentatives). En distinguant l’ethos montré de l’ethos représenté, nous faisons apparaître que les autographies de Rousseau sont un moyen de positionnement et que l’ethos montré du philosophe des Rêveries, en complétant un ethos représenté dans les deux premières autographies, reflète une progression dans l’entreprise de promotion de soi. La troisième autographie de Rousseau est celle qui, tout en prétendant faire œuvre, y parvient le mieux.
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