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The Brain Without the Body? Virtual Reality, Neuroscience and the Living Flesh

dans Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur

Auteur(s) : Roussel, Marion

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2020-07-16T02:00:00Z
  • Notes
    • Marcos Novak, architecte et artiste, développe depuis trente ans une pratique expérimentale et transdisciplinaire au point de rencontre entre architecture, art, sciences, nouvelles technologies et philosophie, interrogeant les devenirs du corps augmenté par le numérique. Dans l’environnement de réalité virtuelle AlloBrain@AlloSphere (2005-2009), élaboré avec l’aide du Brain Mapping Center de l’Université de Los Angeles en Californie, Novak propose une exploration immersive de nos espaces cérébraux. Environnement immersif modélisé à partir d’IRMs cérébraux extrudés sous la forme d’un volume tridimensionnel, l’expérience d’AlloBrain est bien celle d’une plongée à l’intérieur même de notre crâne. Dans cette percée au-delà du visage, nous peinons cependant à nous reconnaître. Projections ou extériorisations d’une intériorité dissimulée, la monstration de ces territoires inconnus du corps, de cette singularité anonyme et souterraine, éveillent en nous le sentiment d’une inquiétante étrangeté. L’intérieur qui nous est ici donné à explorer n’est pas celui de l’esprit ou de la conscience mais celui, très proprement, du cerveau, plus encore d’un cerveau sans corps, sans chair, un dedans dénudé et numériquement reconstruit, un espace qui, s’il est bien intérieur, semble vide d’intériorité. N’avons-nous pas là affaire à un projet d’explicitation du mental par la seule matière cérébrale, similaire à celui des sciences cognitives ou des neurosciences ? Quoi qu’il en soit, l’effet d’étrangeté que produit l’immersion dans AlloBrain nous semble résulter de la confrontation entre ce cerveau nu et l’expérience subjective, laquelle paraît ne pouvoir se départir d’un corps physique, corps que nous habitons autant qu’il nous habite. Ainsi, c’est un véritable retour à la chair, cette chair vivante et vécue, que provoque AlloBrain, soulignant un propre qui nous est pourtant étranger. Car toujours, quelque chose résiste. Cette chose-là, cette chose qui ne peut être saisie par la numérisation, n’est-ce pas le « Je » phénoménal lui-même, ce « Je » par lequel nous faisons l’épreuve de notre corps comme du monde ? N’y a-t-il pas là de quoi mettre en doute qu’en nous téléchargeant dans la machine, qu’en faisant l’économie de la matérialité du corps, nous puissions rester les mêmes ?
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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