À la faveur de la célébration du centenaire de la publication du Cours de linguistique générale, il est utile d’évaluer la réception et partant l’interprétation qui en a été faite au cours de cette période. À partir de différents secteurs des sciences du langage, a surgi un examen critique de la composition et de l’édition, nullement innocente, du volume sur la base du croisement des notes de cours, comme concrétion d’une approche proto-structuraliste. De la même manière, il est nécessaire de remettre en question l’intention véritable du « Maître » pour ce qui est de la prééminence de la « langue » sur la « parole » : l’un de ses éditeurs les plus renommés, Tullio de Mauro, va même jusqu’à proposer aujourd’hui une lecture du CLG inversée par rapport à celle que la tradition disciplinaire linguistique s’était évertuée à imposer.