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Participation juvénile aux violences politiques nigérianes

dans CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité

Auteur(s) : Nicolas, Guy

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2005-03-02T01:00:00Z
  • Notes
    • On constate aujourd'hui le développement d’une violence juvénile qui modifie sensiblement l’image même de l’enfance et de l’adolescence. A la figure de l’enfant victime absolue, dont les violences subies suscitent l’émotion universelle, se substitue ou se juxtapose celle de l’enfant bourreau. La première, illustrée par la photo de l’enfant « biafrais » famélique victime d’un génocide diffusée dans le monde entier à l’époque de la guerre civile, suscite périodiquement des solidarités compassionnelles, notamment contre les forces de l’ordre ou les criminels coupables d’infanticide. Mais elle est en partie ternie par d’autres images où l’enfant armé se livre à des violences tout aussi inadmissibles. Au Nigeria, les jeunes sont loin de constituer un corps cohérent à tous les niveaux. Ils se redistribuent en effet sur la base des différentes polarisations identitaires communautaristes centrifuges qui sollicitent tous les citoyens du pays, ce qui les conduit à s’affronter entre eux, et à se fondre dans la masse des citoyens ou de leurs communautés spécifiques. Dans la plupart des cas, les mobilisations communautaristes s'effectuent sous la forme de mouvements de foule spontanés, liés à des situations réactionnelles imprévues. Ces situations attirent en général les enfants et les adolescents, qui s’infiltrent parmi les protagonistes et prennent part aux confrontations. En d’autres cas, ce sont des organisations juvéniles qui prennent l’initiative de déclencher les confrontations, notamment avec les forces de l’ordre, suscitant ensuite des réactions de solidarité de la part des adultes. Parfois également, les agitateurs s'efforcent d’interposer des enfants entre eux et les forces de l’ordre. Beaucoup d’enfants jouent également un rôle marginal mais efficace dans les mouvements de rue. Ils jouent un rôle décisif, en liaison avec les activistes étudiants, dans le cas de manifestations de rues motivées par des décisions économiques ou politiques jugées intolérables. Ils sont au premier rang des pogroms hybrides à caractère xénophobe opposant des autochtones et des immigrés, à tous les niveaux de la constellation fédérale du pays, sur la base d’oppositions régionales, ethniques, confessionnelles, historico-communautaires. Les organisations activistes étudiantes jouent un rôle décisif dans les mouvements contestataires. Les organisations confessionnelles utilisent également fréquemment les enfants à des fins provocatrices.
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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