La littérature arabe médiévale offre de nombreux exemples de la survivance du topos gréco-latin à propos de la faiblesse causée par les relations sexuelles et l’expulsion du sperme. Cette idée peut avoir été transmise à la culture arabe par deux voies : l’influence directe des traductions de la science grecque à l´arabe à partir du IXe siècle ; et la croyance populaire répandue de la relation entre le sperme, les os et la moëlle, dont la présence dans le folklore arabe paraît probable à partir de la médecine populaire islamique ou « Médecine du Prophète ». Malgré cela, le topos au sujet de l’affaiblissement par expulsion du sperme n’a pas contribué à concevoir dans la morale sexuelle islamique une image négative des relations sexuelles – légalement garanties par la sunna – mais plutôt à confirmer l’idée grecque de la modération dans sa pratique comme garantie d’une longue existence.