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Showcasing Emptiness? Voicing Redemption Through ‘Saharomania’ in the French Literary Imaginary

dans Presses universitaires de la Méditerranée

Auteur(s) : Zarzi, Amina

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-07-05T02:00:00Z
  • Notes
    • Les campagnes napoléoniennes ont ouvert la voie aux voyageurs métropolitains, officiers militaires et romanciers français, partis errer dans les étendues arides des déserts d’Afrique du Nord. Au départ, c’est l’expansion coloniale qui emmena des explorateurs français dans ces contrées. En aventuriers dévoués ils se mirent rapidement à entrevoir les opportunités littéraires d’exposer le vide dans des projections militaires, scientifiques et romanesques. À la fois vide et chargé de spiritualité, le désert incarne l’essence du mysticisme, pour ceux qui parviennent à décrypter son troublant silence. Cet article développe l’idée selon laquelle ce qui semble être un espace vide, est en fait un berceau de quêtes spirituelles, au cœur du concept de « Saharomanie » élaboré par Berny Sèbe comme un lieu de rédemption. Ainsi, l’exposition du vide représentait un défi à la diffusion du culte du matérialisme occidental. Deux dimensions viennent l’illustrer : la vision d’auteurs français (Saint-Exupéry, Ernest Psichari, Charles de Foucauld, et Eric-Emmanuel Schmitt) qui, ensemble, constituent une généalogie de la « Saharomanie » française du désert, et la relecture de la compréhension orientaliste de ces travaux, à travers le prisme de la sagesse rédemptrice du désert. Tout en participant au canon occidental sur l’Orient défini par Saïd, la « Saharomanie » rédemptrice participe aussi à une plus large définition des canaux empruntés par l’imaginaire du vide pour alimenter le culte de l’absence caractéristique de la fin de siècle. C’est à la lumière de l’altérité du désert que le concept de « Saharomanie », particulier à la France, peut être lu : parce que l’exposition du vide s’accompagnait d’un certain sentiment de pouvoir, le succès de l’inscription de la sécheresse dans l’imaginaire du public français métropolitain, ainsi que son héritage littéraire, fut nécessaire à la célébration du sentiment national français. Prendre à cœur l’exigeante traversée du désert, souvent pour des motifs nationalistes, était indispensable pour triompher de l’immensité de sable qui épuisait aussi bien physiquement que mentalement. Toutefois, cet article développe l’idée selon laquelle les auteurs s’inclinent devant la grandeur du désert du Sahara, et ses emblématiques habitants nomades, dans le voyage du destin conventionnel de la perte dans les sables, finissant par changer les motifs initiaux de la traversée. Ainsi, plutôt que de condamner ces productions littéraires françaises en les confinant à des tropes exotiques et orientalistes, cet article propose des interrogations différentes, mais non moins significatives, en montrant comment la « Saharomanie » valorise le désert comme un lieu où se trouvent des formes plus évoluées de l’humanité, défiant particulièrement le culte de la vacuité occidentale dans l’articulation des résonances spirituelles du royaume du vide.
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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