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Contrefaire l’art ou contrefaire la nature : l’analogie artistique pour la restauration écologique

dans UMR 8504 Géographie-cités

Auteur(s) : Light, Andrew

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2014-10-09T02:00:00Z
  • Notes
    • Cet article se présente comme une réflexion critique sur les thèses d’un certain nombre de spécialistes d’éthique de l’environnement quant à la valeur éthique des pratiques de restauration écologique. La principale référence de l’article est aux travaux de Robert Elliot, qui a assimilé la restauration d’espaces naturels dégradés à une contrefaçon : restaurer la nature ne peut être que le travail d’un faussaire. Mais, comme le montre Andrew Light, cette position est intenable : rejeter toute restauration de terrains plus ou moins dégradés, c’est se priver des moyens de faire la différence entre ce qui est gravement détérioré (un dépôt d’ordures) ou complètement transformé (comme un paysage urbain) et ce qui a été restauré. La position inverse n’est pas non plus tenable : dire que tout peut être restauré, que l’homme peut, à volonté, recréer la nature, c’est être prêt à accepter toutes les dégradations, puisque, de toute façon, on pourra restaurer un paysage naturel. Il faut donc trouver un critère permettant de distinguer entre bonne et mauvaise restauration. La référence est à la nature originelle : une nature restaurée peut-elle avoir autant de valeur qu’une nature originelle ? Dans cet objectif, Andrew Light propose une analogie entre la restauration écologique et la restauration des œuvres d’art. Proposant que l’on juge de la valeur de la restauration non sur l’intention de celui qui restaure, mais sur le processus, il ajoute à cela une distinction entre le processus et le produit ou le résultat, tout en suggérant que le produit ne soit pas considéré isolément, mais dans l’ensemble dans lequel il s’insère. Cessant de considérer la restauration écologique comme un faux ou une contrefaçon, mais en l’envisageant à la façon des restaurations d’œuvres d’art, Andrew Light propose ainsi des critères de distinction entre les différents types de restauration écologique. Sera considérée comme positive la restauration qui maintient la valeur de l’ensemble naturel dans lequel elle s’insère. L’article touche des problématiques importantes quant aux rapports entre le naturel et l’artificiel, et à la possibilité de distinguer entre les artefacts. Il s’insère dans un vif débat entre les différents courants de l’éthique environnementale américaine et montre bien le lien entre la réflexion théorique (sur la valeur de la nature) et les tâches pratiques auxquelles la protection de la nature conduit à faire face. L’article pose également un certain nombre de problèmes quant à la pertinence de l’analogie envisagée. Comparer la restauration écologique à la restauration des œuvres d’art, c’est comparer la nature à une œuvre d’art originale, ce qui est avoir à son égard une attitude très contemplative, et la considérer également de façon très statique. La différence entre un tableau et la nature, c’est que celle-ci se transforme sans cesse. Peut-on dans ce cas maintenir l’analogie ? Ne faudrait-il pas plutôt une autre analogie, qui est celle du thérapeute ? L’article, à certains moments, suggère cette voie médicale, mais ne la suit pas.
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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