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De l’empathie en géographie et d’un réseau de géographes : la Chine vue par Léon Metchnikoff, Élisée Reclus et François Turrettini

dans UMR 8504 Géographie-cités


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-12-11T01:00:00Z
  • Notes
    • En 1881, dans une lettre à son collègue Paul Pelet, le célèbre géographe Élisée Reclus explique que, pendant la rédaction du volume VII de sa Nouvelle Géographie universelle consacré à l’Asie orientale, il se préoccupe d’abord de comprendre le point de vue des cultures qu’il analyse : « Je deviens Chinois », affirme-t-il. Dans cette tâche, il est aidé par deux passeurs culturels assez influents à cette époque dans le domaine des études sur cette région. Il s’agit du géographe et anarchiste russe Léon Metchnikoff et du sinisant genevois François Turrettini. En partant de l’analyse de ce réseau original de sociabilité scientifique et en abordant ensuite les textes reclusiens sur la Chine, nous interrogeons la construction de ce pays en tant qu’objet géographique de la part des premiers scientifiques de cette époque qui ont essayé d’appréhender les peuples extra-européens sur un plan de parité. En effet, ils abordent les différences culturelles d’après une méthode qu’on pourrait appeler aujourd’hui « empathique », plutôt que par l’affirmation d’une supériorité européenne préconçue. De plus, ces géographes sont déjà très attentifs à la dynamique démographique et économique de la Chine, en arrivant à prévoir, pour les décennies successives, le redimensionnement de l’Europe et l’essor du scénario du Pacifique. Comme Reclus l’écrit en 1885 dans une lettre adressée à Pierre Kropotkine, les peuples que les ethnographes de l’époque définissaient comme « non-Aryens », et en particulier les Chinois, « ne sont pas des quantités négligeables ».
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    • Français
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  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
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