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Biens précieux et actions épistolaires. L’économie du savoir dans la République des Lettres au XVIIe siècle

dans Grihl / CRH - EHESS


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2022-02-23T01:00:00Z
  • Notes
    • En octobre 1626, l’érudit toulousain et juriste Guillaume Catel meurt avant d’avoir pu achever son Histoire du Languedoc et laisse à ses héritiers une vaste bibliothèque à se partager. Aussitôt que Peiresc, l’un de ses correspondants et fameux érudit méridional comme lui, apprend la mort de Catel, il entreprend des démarches auprès de ces héritiers pour obtenir un précieux manuscrit de Pline réputé avoir été annoté par l’humaniste Guillaume Pellicier. Si les annotations étaient bien de Pellicier, il fallait que la République des Lettres puisse en profiter ; mais les héritiers traînèrent des pieds autant que possible pour ne pas laisser échapper leur trésor. À partir de cette simple anecdote d’héritage compliqué, l’article examine les stratégies en usage dans la République des Lettres qui règlent les échanges de « biens précieux » (manuscrits rares, livres annotés, objets curieux, etc.). Il entend montrer notamment que ces échanges ne sont pas aussi gratuits et désintéressés qu’on a pu le dire. Il montre également les difficultés pour les familles de robins en pleine ascension sociale à s’accommoder de la vocation savante de certains de leurs rejetons. La transmission des biens intellectuels s'y révèle comme plus périlleuse encore que celle des biens « classiques » (terres, maisons, charges, etc.). Dans un univers social où la « carrière » des lettres n’est pas encore synonyme de statut, des négociations serrées, avec soi-même comme avec les autres, sont menées via l’acte épistolaire qui n’en est pas seulement la trace mais l’instrument civil par excellence.
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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