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Trans* en Iran : jurisprudence médicale et pratiques sociales en matière de changement de sexe

dans Presses universitaires de Paris Nanterre

Auteur(s) : Saeidzadeh, Zara

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-03-16T01:00:00Z
  • Notes
    • Longtemps les législateurs iraniens ont observé le silence sur la compréhension juridique des personnes trans et du changement de sexe, malgré le fait que la chirurgie de changement de sexe a été un sujet de débat au sein de la jurisprudence shi’ite islamique (shī‘a) depuis un demi-siècle. En se fondant sur la Sharī‘a, les juristes islamiques d’Iran interprètent le changement de sexe comme une opération chirurgicale transformant des hommes en femmes et des femmes en hommes ou, dans le cas des khunsa (hermaphrodites), en femme ou en homme. Dans cet article, j’explique que les sources islamiques et les dispositions du système juridique iranien relativement aux trans* sont très limitées dans la mesure où ils ne reconnaissent pas un statut juridique aux personnes trans, en dépit du fait que la chirurgie de changement de sexe est admise par les juristes. En témoigne l’emprunt de termes d’origine occidentale tels que transgendérisme et transsexualité dans les lois iraniennes. Je soutiens donc que la jurisprudence islamique n’a été capable d’envisager le changement de sexe qu’en relation avec le système médical. C’est seulement de cette manière qu’elle peut se prononcer sur la question selon la Sharī‘a. Durant la dernière décennie, les juristes en Iran ont donc étudié le changement de sexe dans la perspective de la jurisprudence médicale autrement dit le fiqh pizishkī. Il s’agit d’un domaine de recherche relativement récent dans la jurisprudence islamique shi’ite, où les juristes islamiques étudient les questions médicales nouvelles sous l’angle de la Sharī‘a. Dans leur entreprise de compréhension du changement de sexe sous l’angle de la jurisprudence médicale, les juristes islamiques se concentrent sur la chirurgie, celle-ci ayant des conséquences sociales et légales sur le statut du mariage avant et après l’opération. Je soutiens que la jurisprudence islamique en tant que source autorisée d’un savoir sur les trans* part du principe que ce terme désigne une personne qui subit une opération de changement de sexe, par opposition avec une personne homosexuelle qui n’y a pas recours. Je montre dans cet article comment l’auto-identification et la conception de leur genre par les personnes trans iraniennes ne découlent pas des perceptions médicales ou juridiques, en me fondant sur quelques-uns des 42 entretiens que j’ai menés avec des personnes trans, des chirurgiens, des militants, des avocats ainsi qu’un membre du clergé en Iran.
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    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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