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« L’âme du juste se sert du corps comme d’un outil ou d’un instrument ». L’intérêt des juristes pour le tatouage, entre médecine légale et pratique judiciaire (XIXe-XXe)

dans Presses universitaires de Paris Nanterre

Auteur(s) : Ségala, Solange

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2023-12-18T01:00:00Z
  • Notes
    • L’histoire juridique du tatouage commence modestement, au début du XIXe siècle : les médecins légistes utilisent l’observation de toutes les marques corporelles pour aider la justice à identifier un cadavre, confondre un coupable ou un récidiviste. Au cours de la IIIe République, les progrès de l’identification judiciaire par les mesures anthropométriques auraient dû reléguer le tatouage au second plan. Il n’en sera rien. Celui-ci devient au contraire un sujet d’affrontement idéologique : l’École de Lyon (Lacassagne, Locard) y voit un indice d’appartenance à une « classe dangereuse » que le gouvernement devrait sanctionner sévèrement au nom du progrès social. Cette vision déterministe a suscité les critiques d’une partie des praticiens du droit, en particulier des magistrats. Passé ce temps de débats parfois vigoureux, le tatouage se répand dans la société, justifiant des préoccupations d’ordre sanitaire, un encadrement strict des professionnels ou encore des interrogations sur le rapport entre les tatoueurs et leur œuvre. Plus fondamentalement, en ce début du XXIe siècle, il participe à une réflexion concernant son support, le corps humain, dont le statut connaît de profonds bouleversements, entre remise en cause du principe d’indisponibilité et revendications « intactivistes ».
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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