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S'approprier les sens pour dépasser la clôture: les religieuses anglaises s'inscrivent dans la mission

dans Association Études Épistémè


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    • 2019-02-07T01:00:00Z
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    • Dans l’Angleterre réformée du dix-septième siècle, revendiquer sa foi catholique est un acte militant. Outre les « Church papists », ou conformistes occasionnels, et les « récusants », qui refusent tout compromis avec l’Église établie, nombreux sont ceux qui font le choix de l’exil. Entre 1598 et 1678, vingt couvents anglais sont fondés sur le continent pour permettre aux femmes de vivre leur foi dans un engagement qui les lie corps et âme. Pourtant, malgré la ferveur de leur zèle, elles ne sont pas autorisées à s’investir dans la Contre-Réforme de la même façon que les hommes. Dans l’ordre bénédictin, par exemple, les moines participent à la mission de reconversion de l’Angleterre. C’est là une possibilité qui est strictement interdite aux moniales. Dans une attribution genrée des rôles, l’Église post-tridentine réaffirme que toute religieuse doit être cloîtrée. Contrairement à leurs confrères, les bénédictines anglaises ne peuvent donc pas devenir missionnaires. Pourtant, certaines communautés mettent en œuvre des stratégies pour se faire une place dans la mission, sans quitter le cloître. Tandis que la tradition monastique incite les moniales à mépriser le corps et à valoriser une perception toute spirituelle, les religieuses de Gand composent des récits d’expérience mettant en scène à la fois les sens de la mystique et ceux de la nature. Quand les sens physiques sont au service des sens spirituels, ils deviennent, pour cette communauté, un moyen de transcender la clôture et de s’inscrire dans la mission, autrement masculine, du renouveau du catholicisme anglais.
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