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The black female body: Representation of the erotic in contemporary visual art in Africa

dans Laboratoire d’Études et de Recherche sur le Monde Anglophone

Auteur(s) : FRIAR, Tayler

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-12-15T01:00:00Z
  • Notes
    • La politique sexuelle du corps noir et son interaction avec le corps féminin érotisé dans l’art africain sont des sujets encore étonnamment peu étudiés dans la recherche africaine (africaine et non « africaniste », pour reprendre la distinction de Jones dans “African Scholarship, Eurocentricism and the Politics of Knowledge”). Ce manque est étrange étant donné le nombre grandissant d’artistes africains contemporains qui utilisent l’imagerie érotique générée par le racisme scientifique du XVIIIe siècle, et sa perpétuation dans les structures épistémiques de certaines institutions — comme les musées — les siècles suivants. Une icône telle que Sarah Baartman, la Sud-Africaine khoikhoi montrée dans les freak shows européens au début des années 1800, est un exemple poignant de ces images qui représentent le spectacle du dénigrement du corps noirs féminin — des images qui nous hantent. Par ailleurs, le canon artistique a historiquement donné à voir le corps de la femme noire comme grotesque, animalisant, systématiquement soumis, ou fétichisé. Cependant, à travers l’œuvre d’art, ce corps qui était jadis jugé disgracieux est devenu un appel aux armes, suggérant que plutôt que de perpétrer une forme de victimisation, les femmes noires brandissent le corps « érotique » comme une arme de résistance. À travers la performance, le spectacle vivant et la peinture, les artistes africaines s’emparent des thèmes de l’érotisme et de la sexualité qui sont inextricablement liés à la violence historique et au traumatisme. Cet article entend interroger l’utilisation de l’érotique comme mécanisme pour se frayer un chemin à travers le terrain complexe des identités postcoloniales, du pouvoir et du « poids » historique permanent de l’archive coloniale. Pour y parvenir, il présentera plusieurs des arguments fondamentaux des interrogations féministes noires autour du corps, dont une réflexion sur la politique du corps et la réécriture du genre dans le paradigme colonial. À travers l’analyse des œuvres de deux artistes majeures — les Sud-Africaines Tracey Rose et Lady Skollie — l’autrice synthétise plusieurs représentations de l’érotique et les façons dont il s’implique dans les problématiques historiques et la réappropriation du corps féminin. Prenant Baartman comme symbole et comme guide, cet article avance que, contrairement à son statut précédent, limité à un cliché excessivement policé, le corps noir féminin est chargé d’un pouvoir artistique qui explose, déborde, et subvertit le récit historique, prouvant qu’il est un archétype en constante évolution dans l’art visuel contemporain.
  • Langues
    • Anglais
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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