Cette étude prend pour point de départ le cas des graveurs qui, durant les années qui suivirent la fin de la guerre de Trente Ans, se rendirent d’Augsbourg à Paris. Alors que Paris jouissait à cette époque d’une position d’importance dans le domaine de la taille-douce, il en va autrement d’Augsbourg. Ce décalage semble avoir encouragé certains graveurs allemands, tels Bartholomäus II Kilian ou encore les frères Elias et Johann Hainzelmann, à partir se former en France. Bien que marqués par leur séjour parisien, en particulier dans leurs portraits, ces burinistes ne se spécialisèrent toutefois pas pour autant dans la copie à leur retour en Allemagne. En ce sens, ils se distinguent des graveurs augsbourgeois qui, dans ces mêmes années, s’adonnèrent massivement à la reprise de modèles édités à Paris. Face à ce constat, quelques hypothèses peuvent être formulées, en tenant compte, notamment, du rapport mitigé que le Saint-Empire entretenait alors avec la France.