Faisant dialoguer des questionnements propres à la micro-histoire globale et à l’histoire des émotions, cet article cherche à poser les bases théoriques pour une « biographie en contexte » de Miria Contreras Bell (1928-2002), secrétaire personnelle et amie intime du président chilien Salvador Allende (1970-1973). L’analyse des sources utilisées, majoritairement des entretiens, des coupures de presse et des correspondances, complétées par des témoignages extraits d’études biographiques et autobiographiques relatives à d’autres acteurs, cherche à appréhender deux engagements fondamentaux et dialectiquement liés de sa vie : l’art et la politique. Les limites temporelles de ce travail ne couvrent pas toute l’existence de Miria Contreras, s’étirant des années 1960 à sa mort en 2002, elles s’inscrivent dans les chronologies de la guerre froide (1947-1991), tout en les dépassant, afin de comprendre les conflits idéologiques et mémoriels existant autour de la figure de notre biographiée.