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ἵν’ἀμνήμων τύχη γένοιτο πολλῶν δεομένη σοφισμάτων (Phéniciennes, 64-65). La souveraineté brisée de la famille d’Œdipe et la crise de la parole dans le mythe tragique des Phéniciennes

dans UGA Éditions/Université Grenoble Alpes

Auteur(s) : Schirripa, Paola

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2019-06-18T02:00:00Z
  • Notes
    • Le mythe des Labdacides, sur lequel Euripide revient entre 411 et 409 av. J.-C. en mettant en scène les Phéniciennes, nous paraît tendu, dérangeant, corrompu à l’intérieur : tous les personnages de la saga, c’est-à-dire les guerriers eschyléens des Sept contre Thèbes et la famille sophocléenne de l’Œdipe Roi et de l’Antigone, sont de retour sur une scène trop pleine et engagée dans la lecture du passé et du présent. Cette accumulation anomale des noms et des enjeux nous parle de la confusion, de l’excès, de la matière mythique sans discipline, qu’Euripide laisse volontairement décomposée pour mettre en question la diction du mythe et sa fonction dans la cité. Les fils d’Œdipe, nous dit Jocaste dans le prologue, enferment leur père dans la maison pour effacer un passé que seuls des artifices, des sophismata, peuvent mettre en sourdine. Cette leçon de falsification de la mémoire et des accords familiaux au début du drame s’impose dans le déroulement tragique. Ce travail analyse la déconstruction du récit mythique mise en œuvre par les personnages d’Euripide, en relisant leurs perspectives différentes mêlées à la voix étrangère du chœur. À partir de la fusion des morceaux narratifs de la légende thébaine et de la superposition des plans temporels, Euripide vient nous offrir une version fragmentée du passé de la cité, à l’origine de l’adultération irréversible de la politique de Thèbes, en lisant en filigrane l’histoire des années de guerre.
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    • Français
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