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Understanding Mesolithic mobility systems: the Pont-Glas rock shelter at Plounéour-Ménez (Finistère)


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    • 2018-02-26T01:00:00Z
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    • Dans une économie fondée sur la chasse et la collecte en domaine tempéré, la mobilité collective apparait alors comme un comportement économique essentiel pour les humains de la Préhistoire. Afin de contribuer à la définition de ses formes archéologiques et dans le cadre d’un programme sur le fonctionnement des sociétés mésolithiques en Bretagne, il a semblé nécessaire de documenter une occupation en abri-sous-roche, susceptible d’offrir un autre spectre d’activités que les grands sites désormais mieux connus. L’abri-sous-roche de Pont-Glas (Plounéour-Ménez, Finistère) proposait de bonnes conditions pour aborder cette problématique. Deux blocs de granite appuyés l’un contre l’autre offrent une protection à une surface d’une vingtaine de mètres carrés, ménageant une cavité à deux entrées (est et ouest) d’une surface d’une quinzaine de m². Un bloc de granite débité récemment fermait un peu à l’origine cet abri et devait faciliter l’installation d’une couverture. Cet abri a été découvert et sondé en 1987 par M. Le Goffic, qui y reconnut un niveau remanié contenant des silex du Mésolithique final et de la céramique gauloise, au-dessus d’un empierrement qualifié de « dallage ».En 2007 et 2008, la totalité de l’abri a été fouillée. Si l’entrée occidentale, très étroite, n’a visiblement jamais été concernée par les occupations humaines ni même les circulations, l’abri lui-même a livré un foyer soigneusement empierré aux bords hélas érodés (structure 1), puis une quinzaine de centimètres plus bas un épandage de charbon correspondant probablement à un foyer à plat (structure 2). Au même endroit, mais dans une US du Mésolithique encore plus basse, une zone de piétinement affectant directement le substrat ; elle témoigne également de l’occupation humaine (structure 3). Cette séquence ne se développe que sur un demi-mètre d’épaisseur et les perturbations sont nombreuses. Au terme de l’analyse spatiale des vestiges, il apparaît cependant évident que la base des US arénacées (US 5.3 inférieure, 5.6, 5.9) correspond à l’occupation mésolithique sans guère de perturbations protohistoriques.L’analyse spatiale des vestiges révèle quelques lignes de force intéressantes, malgré la très forte perturbation des lieux par les hommes et les animaux fouisseurs. On constate ainsi la concentration des pièces lithiques sous le bloc 2, avec un décalage partiel entre les composantes ancienne et récente du Mésolithique. Cette distinction est également perceptible contre toute attente dans la dimension verticale, avec évidemment un fort brouillage lié aux remaniements. De la même manière, la céramique laténienne se cantonne aux US supérieures, si l’on écarte des intrusions le long des blocs au gré des effets de paroi.Fort de 998 éléments, le matériel lithique comprend une composante ancienne (VIIIe millénaire), avec des triangles scalènes étroits, des lamelles à dos étroites et des pointes à base retouchée, et une composante récente à trapèzes symétriques. La date de cette dernière dans la seconde moitié du VIe millénaire avant notre ère est confirmée par une datation sur charbon prise dans le dernier niveau. Un petit pic en microquartzite de la Forest-Landerneau évoque immanquablement les groupes mésolithiques de Basse-Normandie et du Bassin parisien du VIIIe millénaire avant notre ère ; c’est le premier outil prismatique découvert en Bretagne. L’analyse des chaînes opératoires montre une grande diversité de roches et la rareté des phases initiales du débitage, tandis que les étapes de réfection d’armature de flèches sont très bien représentées.L’analyse anthracologique a porté sur quatre unités stratigraphiques : les US 5.6, 5.10/6 et 5.11, attribuées mésolithiques, et l’US 5.3 datant du second âge du Fer pour sa partie supérieure. L’environnement végétal contemporain des occupations de l’abri-sous-roche est une chênaie acidiphile à houx. Les cortèges taxonomiques observés révèlent toutefois des incursions dans des milieux d’autres types. Il semble ainsi vraisemblable que les bois ont été sélectionnés pour des usages spécifiques. Dans les unités stratigraphiques datant du Mésolithique, l’observation de charbons de petit calibre comportant un dernier cerne de croissance composé uniquement de bois initial suggère une occupation de l’abri au printemps.Si la faible dynamique sédimentaire d’un abri sous bloc de granite ne garantit nullement la préservation intégrale des occupations, les résultats obtenus sont particulièrement importants pour la compréhension des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs. C’est en effet la première fois dans l’Ouest que l’on peut distinguer des chaînes opératoires mésolithiques fractionnées dans l’espace et le temps. Par ailleurs, le nombre d’armatures détruites par l’usage dépasse largement ce que l’on connaît sur les grands habitats mésolithiques régionaux. Ces deux paramètres feraient de Pont-Glas un exemple unique de halte de chasse temporaire, sur laquelle quelques individus viendraient réparer leurs armes, avant de repartir en emportant le plus souvent leurs nucleus et leurs outils de taille.
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