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Les ronds-points de la « France moche », acteurs politiques inattendus d’une mobilisation sociale inédite

dans L’Harmattan


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2021-09-22T02:00:00Z
  • Notes
    • Le rôle joué par les ronds-points dans la mobilisation des Gilets jaunes a été abondamment commenté dans la presse. Peu de travaux en sciences humaines et sociales sont toutefois revenus sur leur fonction éminemment politique comme « terrain » de mobilisation et sur les spécificités socio-spatiales et l’hybridité territo­riale dans lesquels ils s’inscrivent. Cet article offre des hypothèses de théorisation pour décrypter ce rôle au travers d’éléments ethnographiques et des philosophies latouriennes et post-matérialistes. Le caractère unique de la mobili­sation tient selon nous à l’alliance qui s’est forgée entre manifestants et ronds-points, ronds-points dont nous considérons la vitalité comme agissant, comme « choses-pouvoir », plutôt que comme simples « non-lieux » inertes de la modernité d’après-guerre. Dans le contexte des politiques néolibérales du Président Macron, nous proposons de comprendre la mobilisation des Gilets jaunes comme un affect négatif collectif ayant trouvé dans les ronds-points un terrain d’action stratégique. Nous relisons le déploiement des Gilets jaunes au prisme d’une « géométrie affective » pour souligner les interactions multiformes entre protestataires, matéria­lités et spatialités des différentes strates territoriales, pour disséquer les sociabilités et le partage d’affects qu’a permis la mobilisation. L’« atmosphère affective » d’empathie, de solidarité et de rébellion ainsi créée a fait des ronds-points de France un espace d’émergence de nouvelles formes d’organisation collective démocratiques.
  • Langues
    • Français
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    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
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