• Aide
  • Eurêkoi Eurêkoi

Article

«  Erika hätte so gern ein Bild von Koch ». Materielle Erinnerungskulturen in Mädchenschulen in Österreich und Deutschland in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts

dans Association Mnémosyne

Auteur(s) : Gerhalter, Li

  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2013-07-18T02:00:00Z
  • Notes
    • « Erika aimerait tellement avoir une image de la Koch ». Cultures matérielles de la mémoire dans des écoles pour jeunes filles en Autriche et en Allemagne pendant la première moitié du XXe siècle.Le présent article se situe à la croisée de problématiques formulées, d’une part, par l’histoire du genre et les études sur l’auto/biographie et les ego-documents, et d’autre part, par l’histoire de l’amitié et du patronage, l’histoire des émotions ainsi que les recherches sur la culture matérielle. En effet, l’étude d’un ensemble de journaux intimes et de correspondances, tenus par des jeunes filles issues de milieux bourgeois en Autriche et en Allemagne pendant la première moitié du XXe siècle, permet de dégager trois séries d’objets qui circulent entre les élèves mais aussi entre élèves et enseignantes et qui, en matérialisant ainsi les relations affectives (d’amitié, d’admiration, etc.) en milieu scolaire, deviennent des objets mémoriels. Ce sont avant tout les cahiers de souvenirs, des lettres ainsi que des portraits photographiques qui s’échangeaient suivant des logiques spécifiques, dont l’article se propose de relever les contraintes, les possibilités et les temporalités propres au parcours scolaire. Les classes, exclusivement féminines, sont considérées comme des ensembles sociaux fortement hiérarchisés mais au sein desquels relations formelles et informelles entre les élèves et les enseignantes s’imbriquaient étroitement. Les objets échangés entre élèves et ceux échangés entre élèves et enseignantes étaient les mêmes ; les modalités des échanges en revanche étaient clairement plus hiérarchiques dans le second cas. Si la nature des faveurs (une lettre, une photo ou un mot écrit sur le cahiers de souvenirs) que demandaient les élèves à une camarade ou à une enseignante, était la même, l’enseignante n’y accédait que rarement ; les enseignantes ne collectionnaient pas non plus d’objets destinés à leur rappeler leurs élèves. Ainsi fortement orientée par la personne d’autorité qu’est l’enseignante, la circulation des objets mémoriels contribuait à la re/production des rapports de pouvoir à l’intérieur de l’institution scolaire. Toutefois, les frontières de cette hiérarchie s’avéraient poreuses, lorsque, par exemple, la photographie amateur fit son apparition dans les écoles, une nouvelle technologie qui gagna les milieux bourgeois dès le début du XXe siècle : tant les élèves en possession d’un appareil-photo que leurs enseignantes, puisque souvent prises en photo contre leur gré, voire à leur insu, se retrouvaient ainsi dans une position inédite où le rapport hiérarchique fut, du moins par moments, affecté. L’article s’achève en soulignant l’importance que possède, dans les ego-documents étudiés, le fait de noter, de façon toujours méticuleuse, chacun de ces échanges d’objets effectués avec une élève ou enseignante aimée. Fixer ces gestes par écrit, autre échelon de la culture matérielle de la mémoire, constitue finalement une manière simple de conserver la mémoire des relations affectives tout en étant en mesure d’en maîtriser la nature. Qu’il s’agisse de l’échange d’objets ou de leur description dans les journaux et lettres, ces pratiques, dans leur ensemble, peuvent être comprises comme une manière de renforcer le sentiment d’appartenance au groupe, et surtout comme l’expression d’une identification avec l’institution scolaire.
  • Langues
    • Français
  • Sujet(s)
  • Droits
    • info:eu-repo/semantics/openAccess .
    • https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
  • Résultat de :