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La Petite fille aux allumettesde Helmut Lachenmann. Un « spectacle de la perception »

dans Université de Lille


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2009-12-01T01:00:00Z
  • Notes
    • Le célèbre conte d’Andersen constitue le socle du livret du compositeur Helmut Lachenmann, pour son œuvre scénique de 1997. Mais comment les propriétés du conte peuvent-elles s’allier à la dramaturgie de l’opéra contemporain, avec sa tendance à disloquer les textes, à expurger la scène de toute action, à dissoudre les personnages dans le jeu instrumental et à ontologiser le genre à tel point que l’écoute pure devient l’enjeu principal de l’œuvre au détriment de toute représentation ? C’est pourtant ce que va tenter de réaliser Lachenmann, en faisant de sa « musique concrète instrumentale » le véritable narrateur, le passeur d’expérience. La caractéristique du conte était en effet d’allier la sobriété pudique du récit à l’interprétation subjective du conteur qui faisait ainsi parvenir jusqu’au présent l’expérience des temps passés. Lachenmann ne confie pas la narration à une voix soliste, mais va faire percevoir au spectateur le ressenti même de la petite fille transie, et ce, grâce à une musique qui s’emploie à retranscrire les sensations corporelles de l’enfant. Le compositeur se propose ainsi d’élargir l’expérience sensorielle de l’auditeur afin de renouveler ses capacités perceptives et de transformer en conséquence un rapport au monde anesthésié par le « retrait de l’expérience » dont parle Benjamin. Ce « spectacle de la perception » devient alors un véritable projet politique, non pas art engagé sur le mode de la dénonciation, mais tentative de transformation de l’humain dont le salut dépend de son accès au spirituel.
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