L’œuvre d’Anne Weber se distingue par une poétique franco-allemande spécifique impliquant des procédés créatifs d’auto-traduction, un emploi innovant de modèles génériques et une perspective transculturelle. L’autrice publie systématiquement une version allemande et une version française de ses livres. Le texte dont il est question ici, Vaterland / Ahnen (2015), est un récit autofictionnel d’un voyage dans le temps sur les traces de son arrière-grand-père, le pasteur et philosophe Florens Christian Rang. Le but de ma contribution est de mettre en lumière les stratégies post-mémorielles de cette écriture centrée sur le traumatisme de la filiation face à l’indicible de la Shoah et aux non-dits de l’histoire familiale. L’approche narrative de la responsabilité transgénérationnelle des descendants se développe ici à travers le prisme d’une mémoire multidirectionnelle.