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Identifier les « quartiers sensibles » dans les villes françaises : une quête sans cesse recommencée

dans Pléiade


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    • 2017-07-21T02:00:00Z
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    • La fin des Trente Glorieuses achève plusieurs décennies de progression du niveau de vie pour les catégories populaires. Du fait d’un accroissement des inégalités dès la fin des années 1970, la puissance publique élabore une « géographie prioritaire » conçue sur les principes d’une « discrimination positive » appliquée à certains espaces urbains considérés comme des territoires. Leur nombre va croître progressivement, entre la directive HVS (Habitat et vie sociale) de 1977 et la création des ZUS (zones urbaines sensibles) en 1996, en passant par les quartiers DSQ (développement social des quartiers) en 1984 (David 2001). Au fur et à mesure, les dispositifs se complexifient, s’appliquant de manière de plus en plus différenciée à des périmètres emboîtés. Cela va contribuer à rendre de moins en moins lisibles les actions destinées à « ramener vers la norme » les lieux où résident les populations les plus pauvres.Utilisées durant près de vingt ans pour des opérations sociales et urbanistiques, les ZUS ont été supprimées en 2014 pour être remplacées par une nouvelle géographie prioritaire. Que nous disent ces changements des méthodes employées par les pouvoirs publics pour identifier la pauvreté urbaine ? Que nous révèlent-ils des objectifs affectés à ces « quartiers sensibles » ? Quelles représentations de la ville et de la société sous-tendent-ils ? Quels sont les effets des modifications de critères sur les périmètres précédemment éligibles ?Ce texte analyse les indicateurs successivement retenus pour identifier les espaces marginalisés dans les villes françaises. Il interroge par ailleurs la pertinence d’une approche territorialisée de la politique de la ville, cette dernière ne parvenant pas à corriger l’ensemble des processus de marginalisation et contribuant parfois à renforcer la stigmatisation des populations. Le texte vise enfin à évaluer les conséquences des modifications intervenues en 2014 sur les espaces antérieurement classés en ZUS. De nouveaux périmètres sont éligibles, d’autres disparaissent des radars de la géographie prioritaire. Pour les premiers, la « chance » d’être reconnue et d’avoir accès à de nouveaux dispositifs indique une accentuation des difficultés ; pour les seconds, la sortie des mécanismes de soutien résulte-t-elle d’une amélioration significative ou, plus trivialement, d’une diminution des ressources publiques conduisant à la concentration de moyens sur les cas les plus difficiles ?
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    • Français
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